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3. Présentation des résultats

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3.1 Evolution des taux d'humidité du grain en entrepôt
3.2 Présentation de l'état des dommages
3.3 Présentation de l'état des pertes
3.4 Description de l'infestation par des insectes

3.1 Evolution des taux d'humidité du grain en entrepôt

Les tableaux 1 à 3 illustrent l'évolution des taux d'humidité du grain en fonction de la période de stockage, de la région considérée, ainsi que des traitements appliqués.

Tabl.1: Evolution du taux d'humidité du grain (en %) au cours de la 1ère période de l'enquête 1983/84 de la grande saison de stockage, exprimée en nombre de jours après la mise en entrepôt (JME).

  Région I + II Région III + IV
Espèce hybride (-) Espèce locale (-) Espèce locale (*) Espèce locale (+)
JME n ` x +/-SD n ` x +/-SD n ` x +/-SD n ` x +/-SD
E 1 22.3 - 3 18.4 2.4 - - - 3 28.3 7.1
30 3 15.2 1.2 3 15.4 1.1 1 16.6 - 3 21.4 4.0
60 3 15.4 1.7 3 14.6 0.7 1 14.3 - 3 17.0 0.7
90 3 15.1 1.0 3 14.0 0.2 1 12.0 - 3 14.3 0.3
120 3 13.8 1.8 3 13.7 0. 1 1 12.0 - 3 14.6 0.5
150 3 12.7 0.1 3 13.4 0.1 1 11.9 - 3 12.8 0.2
180 3 12.8 0.4 3 12.9 0.3 1 11.2 - 3 11.9 0.1

(-) = sans fumage;
(*) = avec fumage obligatoire;
(+) = avec fumage facultatif

Cette évolution était moins accentuée dans les greniers ouverts de la région d'Akposso. Ces greniers n'ont été soumis que dans les premiers jours suivant la rentrée de la récolte à un fumage quotidien, pratiqué au moyen d'un foyer disposé sous la plate-forme de stockage. C'est ce qui explique que la désorption s'est effectuée ici beaucoup plus lentement. En raison de l'influence plus forte exercée sur le littoral par la grande saison sèche le taux d'humidité du grain atteignait tout de même vers la fin de la période de stockage un niveau aussi bas que celui relevé dans les greniers régulièrement traités.

Après sa mise en magasin, le mais non traité a rapidement atteint dans les greniers des régions de savanes son taux d'humidité d'équilibre de 17 à 18 S. pour une humidité relative de 90 % et une température de 25 à 30°C.

Avec la réduction des précipitations survenue au cours de la saison intermédiaire des pluies de septembre-octobre et la baisse de l'humidité atmosphérique dans la période transitoire précédant la grande saison sèche de novembre-décembre, le taux d'humidité du grain a continué de baisser régulièrement, pour atteindre des valeurs minimales de 12 i 13 S.

Tabl. 2: Evolution du taux d'humidité du grain (en %) au cours de la seconde période d'enquête 1984/85 de la grande saison de stockage, exprimée en jours après la mise en entrepôt (JME).

  Région I + II Région III + IV
Espèce hybride (-) Espèce locale (-) Espèce locale (*) Espèce locale (+)
JME n ` x +/-SD n ` x +/-SD n ` x +/-SD n ` x +/-SD
(F) 4 19.2 2.9 1 20.1 - 2 30.9 0.6 2 32.5 6.1
E 4 18.1 2.6 2 21.6 3.0 2 28.4 1.5 1 27.8 -
30 4 16.6 2.0 2 16.2 0.1 2 12.6 0.4 2 18.1 2.8
60 4 15.3 1.6 2 15.6 0.6 2 11.5 0.8 1 14.7 -
90 4 13.8 0.8 2 15.1 0.7 2 11.1 0.2 2 13.2 0.7
120 4 13.1 0.2 2 13.3 0.1 2 11.2 0.3 2 11.5 0.4
150 4 12.5 0.5 2 12.0 0.2 2 10.6 0.2 2 11.2 0.7
180 4 13.6 1.4 2 12.8 0.4 2 9.9 0. 1 _ _  

(-) = sans fumage;
(*) = avec fumage obligatoire;
(+) = avec fumage facultatif;
(F) = échantillon prélevé dans les champs, de 1 à 7 jours avant la récolte

Cette observation correspondait aux valeurs alors prévisibles par une humidité atmosphérique moyenne de 60 % et une température d'env. 29°C durant la grande saison sèche La valeur limite d'env. 13,5 % d'humidité du grain, valeur à partir de laquelle le mais peut être stocké sans crainte de l'humidité (DICHTER, 1978), a été atteinte au bout de quatre mois dans les greniers non traités. C'est la raison pour laquelle on ne pouvait s'attendre au développement d'une importante microflore parasitaire dans les greniers concernés.

La récolte de la 2ème période de végétation a coincidé avec le début de la grande saison sèche. Le taux d'humidité de la marchandise a baissé en l'occurrence d'autant plus rapidement, passant de 20 %, au moment de la mise en magasin, à 13,5 % au bout de 3 à 4 semaines (cf. tabl. 3). On n'a pas observé de modification du taux d'humidité jusqu'au début de la grande saison des pluies.

Tabl. 3: Evolution du taux d'humidité du grain (en %) au cours des périodes d'enquête 1983/84 et 1984/85 de la petite saison de stockage, exprimée en jours suivant la mise en entrepôt (JME).

 

1983/84

1984/85

JME n X +/-SD n x +/-SD
(F) - - - 3 24.5 6.7
E 2 19.7 8.8 1 19.9 -
30 4 13.5 1.1 4 13.3 0.6
60 4 12.9 0.3 4 13.0 0. 1
90 4 13.2 0.1 4 13.3 1.6
120 3 13.3 0.2 4 13.3 0.5

(F) = échantillon prélevé dans les champs, de 1 à 7 jours avant la récolte.

La réduction des taux d'humidité du grain a présenté un aspect similaire au cours des deux périodes d'enquête. Les précipitations de l'année 1984, qui ont été plus élevées, n'ont pas exercé d'influence prouvable sur cette évolution.

Les conditions météorologiques régnant au cours d'une période de stockage donnée constituent un élément décisif. Avec la surmaturité, la récolte de la 1ère période de végétation coïncide avec la fin de la grande saison des pluies et le début de la période intermédiaire de sécheresse. Au début de la petite période de sécheresse, les paysans se sont efforcés de réduire encore avant la récolte le taux d'humidité du mais sur pied à un niveau relativement bas. Les possibilités de séchage dans les champs variaient cependant d'une région à l'autre. Dans les régions montagneuses des plateaux de Danyi (III) et d'Akposso (IV), les effets de la petite période de sécheresse se sont beaucoup moins fait sentir que dans les régions du littoral, ce qui a eu pour conséquence d'empêcher un séchage suffisant de la récolte sur pied ou sur les lieux de séchage.

Au début de la période de stockage, on a relevé dans les échantillons provenant des greniers des régions du littoral (I et II) des taux d'humidité variant entre 18 et 22%. Les échantillons prélevés dans les régions montagneuses présentaient en revanche, avec 28%, un taux d'humidité de grain beaucoup plus élevé. Ces taux d'humidité élevés contraignent les paysans des régions de montagnes à les rabaisser artificiellement en plaçant la récolte au-dessus d'un foyer. Par ce traitement régulier à la chaleur, pratiqué durant la totalité de la période de stockage, comme cela est fréquemment le cas sur le Plateau de Danyi, les taux d'humidité étaient déjà descendus à 13 - 14% au bout de quatre semaines (cf. fig. 8 et 9). Ces conditions ont permis d'atteindre après 2 ou 3 mois le taux d'humidité d'équilibre très bas de moins de 12%.

Fig.8: Evolution des taux d'humidité du grain au cours de la période de stockage 1983184 (hy = espèce hybride; loc.= espèce locale; loc.fum.obl. espèce locale obligatoirement fumée; loc.fum.fac. = espèce locale, fumage facultatif).

3.2 Présentation de l'état des dommages

Le tabl. 4 montre que la récolte de la 2éme période de végétation était, avec un taux de 9,8 %, déjà deux fois plus endommagée au moment de sa mise en entrepôt que celle de la 1ère période de végétation. L'importance de ces dégâts initiaux a fait que l'évolution des dommages a pris, ce qui est prouvable, davantage d'ampleur dans les greniers de la petite saison de stockage. A la fin de la petite saison de stockage on a relevé le chiffre de 28,9 % de grains endommagés, ce qui dépasse nettement le pourcentage observé à l'issue de la même période de 120 jours dans les greniers de la grande saison de stockage. Ce n'est qu'au bout du 180ème jour après la mise en entrepôt que l'on a pu constater dans ces greniers un taux de dommages comparable, i savoir 22,7 S.

Fig. 9: Evolution des taux d'humidité du grain au cours de la période de stockage 1984/85 (hy = espèce hybride, loc.= espèce locale; loc.fum.obl. = espèce locale obligatoirement fumée; loc.fum.fac. = espèce locale, fumage facultatif).

Après soustraction des dommages initiaux survenus déjà dans les champs ou durant le transport, il s'est cependant avéré que jusqu'au 120ème jour après la ME, les dommages survenus dans les greniers, au cours de la petite comme au cours de la grande saison de stockage, étaient à peu près de la même importance, à savoir 66,1 % et 67,1 % respectivement.

Les fig. 10 et 11 démontrent que les insectes nuisibles constituaient la plus grave menace pour le mais, et cela indépendamment de l'année et de la saison de stockage considérées. Ces insectes étaient en moyenne responsables de 80 à 90 % des dégâts causés, tandis que la part prise par eux à l'ensemble des dommages survenus durant la grande saison de stockage passait de 49 % au moment de la mise en magasin à 92 % à l'issue du 180ème jour après la ME. 2,4 % des grains seulement présentaient des traces d'activités alimentaires d'insectes lors de la mise en entrepôt, ces dégâts étant pour l'essentiel i mettre au compte des larves de mites A l'issue d'une période de 180 jours, c'était un cinquième, des grains, c'est-à-dire 20,8 S. qui était en partie fortement endommagé (cf. tabl. 5).

Tabl.4: Comparaison des dommages (en %) survenus au cours de la grande et de la petite saison de stockage, et après une infestation de parasites, en jours suivant la mise en entrepôt (JME).

JME GRANDE SAISON DE STOCKAGE PETITE SAISON DE STOCKAGE
n x +/-SD min. max. n x +/-SD min. max.
(F) 9 5.2 3.5 1.0 11.9 3 5.8 3.9 1.2 8.2
E 16 4.9 4.5 0.4 16.8 3 9.8 3.6 7.1 13.8
30 20 7.2 6.1 0.6 25.6 8 12.5 6.2 6.1 22.2
60 19 9.7 8.5 0.4 32.8 8 15.9 6.7 10.3 30,0
90 20 11.9 10.3 1.1 35.0 8 19.9 10.8 3.0 39,7
120 20 14.9 14.3 1.8 49.4 7 28.9 17.6 6.3 63.3
150 20 22.0 15.4 2.3 47.4 - - - - -
180 18 22.7 19.1 1.5 61.9 - - - - -

(F) = échantillon prélevé dans les champs, de 1 à 7 jours avant la récolte.

Fig. 10: Evolution des dommages au cours de la grande saison de stockage, à la suite d'une infestation de parasites.

Tabl.5: Comparaison des dommages (en %) survenus au cours de la grande et de la petite saison de stockage, et après une infestation d'insectes, en jours suivant la mise en entrepôt (JME).

JME GRANDE SAISON DE STOCKAGE PETITE SAISON DE STOCKAGE
n x +/-SD min. max. n x +/-SD min. max.
(F) 9 1.6 1.5 0.5 5.0 3 4.4 3.7 0.9 8.2
E 16 2.4 2.6 0.3 9.9 3 7.6 6.0 1.8 13.8
30 20 4.9 4.6 0.6 16.4 8 11.2 6.5 4.3 21.9
60 19 8.1 8.3 0.4 31.0 8 14.6 6.7 8.5 28.2
90 20 10.0 9.7 0.9 32.6 8 18.4 11.4 3,0 39.6
120 20 13.1 13.7 1.0 44.2 7 27.9 17.7 6.3 63.2
150 20 19.9 15.2 0.9 44.7 - - - - -
180 18 20.8 19.4 1.2 61.0 - - - - -

(F) = échantillon prélevé dans les champs, de 1 à 7 jours avant la récolte.

La part prise par les insectes dans la physionomie globale des dommages était déjà très élevée au début de la petite saison de stockage (77,6 %). Jusqu'au 120ème jour après la ME 27,9 % des grains, c'est-à-dire un sur trois, étaient déjà endommagés par une infestation d'insectes.

Fig. 11: Evolution des dommages au cours de la petite saison de stockage, à la suite d'une infestation de parasites.

Le tabl. 6 montre que les champignons n'ont joué en tant que cause de dommages qu'un rôle très modeste, aussi bien durant la grande que durant la petite saison de stockage. Le pourcentage de grains présentant à l'examen macroscopique des transformations dues à des affections mycosiques dépassait rarement les 2 %. Les dommages dus à l'humidité étaient pour l'essentiel déjà survenus dans les champs. En raison du climat favorable régnant dans les entrepôts, la flore mycosique était cependant incapable d'y poursuivre son développement. L'analyse de cette flore mycosique a révélé que les épis abritaient principalement Aspergillus spp, Rhizopus spp et Penicillium spp.

Les rongeurs se sont avérés être un facteur encore plus négligeable que les champignons en tant que cause de dommages (cf. tabl. 7). Les dommages causés par les rongeurs représentaient en effet moins de 0,1 % au début de la période de stockage, accusant jusqu'à la fin une légère progression, pour atteindre alors de 0,3 à 0,5 %, Malgré des conditions moins favorables durant la petite saison de stockage, on n'a pas observé de différences entre les deux saisons.

Tabl.6: Comparaison des dommages (en %) survenus au cours de la grande et de la petite saison de stockage, et après une infestation de champignons, en jours suivant la mise en entrepôt (JME).

JME GRANDE SAISON DE STOCKAGE PETITE SAISON DE STOCKAGE
n x +/-SD min . max. n x +/-SD min . max.
(F) 9 3.6 3.7 0.5 11.2 3 1.1 1.8 + 3.1
E 16 2.3 2.7 0.0 10.1 3 2.2 3.8 0.02 6.5
30 20 2.2 2.8 0.0 10.9 8 1.2 1.1 0.0 3.1
60 19 1.6 1.7 0.01 5.6 8 1.0 1.5 0.0 4.3
90 20 1.7 1.1 0.2 3.9 8 0.9 0.8 0.0 2.2
120 20 1.4 1.5 0.0 5.2 7 0.6 0.8 0.0 1.8
150 20 1.6 1.6 0.03 3.6 - - - - -
180 18 1.6 2.0 0.02 8.0 - - - - -

(F) = échantillon prélevé dans les champs, de 1 à 7 jours avant la récolte.

continue


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