Les mesures présentées à la section 3 étaient essentiellement axées sur le stockage et la protection des denrées stockées. Le choix des problèmes à traiter était dicté avant tout par des aspects techniques. Les considérations économiques présentées ici sont donc elles aussi fortement influencées par cette approche. Vers la fin des années quatre-vingts, cependant, il est devenu manifeste que l'on ne parviendrait à résoudre durablement les problèmes post-récolte qu'à condition de prendre davantage en compte le cadre socioculturel et socio-économique.
L'étude d'ALBERT (1992) attire expressément l'attention sur la nécessité d'une approche globale. S'il est parti en l'occurrence du système d'exploitation paysan, ALBERT (1992) a également intégré à son analyse des systèmes globaux.
Cette approche systémique coïncide largement avec les efforts déployés par des organismes de premier plan comme la FAO, le « Groupe d'assistance aux systèmes concernant les grains après récolte » (GASGA) et la GTZ. Le travail de ces organisations se concentre depuis peu sur des systèmes post-récolte complets, tenant compte de tous les facteurs d'influence, depuis les pratiques culturales jusqu'à la transformation et à la consommation. Cette méthode d'examen permet de se détourner de l'approche classique spécialisée, au profit d'une analyse des points faibles ouverte à toutes les perspectives.
Cette approche vise une gestion intégrée post-récolte, dans laquelle les solutions sont dégagées à partir des contraintes sociales, culturelles, économiques et techniques existantes, et non pas sur la base de méthodes ou de procédés standard. Qu'il s'agisse de l'analyse des problèmes ou de l'élaboration d'éléments de solution, une démarche participative constitue la condition majeure à un meilleur accueil des innovations parle groupe cible. L'objectif de cette démarche est de parvenir à terme à améliorer encore la rentabilité et la pérennité des mesures de coopération technique dans le secteur post-récolte.
