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7 Avantages macro-économiques


7.1 Résultats des études menées par la GTZ

La littérature spécialisée n'offre pratiquement aucune indication fiable quant à l'importance macro-économique des pertes post-récolte et aux moyens de les réduire. La raison en est qu'en ce qui concerne les pays africains, l'on manque de statistiques de production fiables. On ne sait pas davantage avec exactitude l'ampleur des pertes, et l'on ne connaît pas suffisamment les systèmes post-récolte concernés. En raison de l'apparition irrégulière de ce ravageur, il est difficile d'évaluer les pertes occasionnées par le GCM, les estimations émises pour un pays entier ne pouvant être qu'approximatives. On manque également de données sur les coûts externes occasionnés à la société par la promotion et l'application de mesures phytosanitaires. Il s'agit ici entre autres de coûts de santé imputables à l'application incorrecte de pesticides, mais aussi des coûts d'opportunité dus à la perte de travail. Les coûts engendrés par les campagnes d'information sur l'utilisation correcte des pesticides ou les coûts spéciaux liés à la sensibilisation des populations rurales ne sont habituellement pas pris en compte dans les calculs coûts-avantages.

Dans le cadre de son étude, HENCKES (1992) n'aborde que brièvement les aspects macro-économiques de l'approche de protection intégrée des denrées stockées qu'il propose. Pour traiter la quantité de maïs stockée annuellement en Tanzanie dans des greniers traditionnels (1,6 million de tonnes environ), il a calculé qu'il fallait 1 778 t d'insecticides d'une valeur de 12,5 millions de DM ; le « partage de la récolte » permettrait de réduire cette somme de 50 % et d'économiser ainsi quelque 6 millions de DM. Selon MALLYA & NYAKUNGA (1996), les insecticides distribués chaque année pour la protection des denrées stockées ne représentent que 140 t, et il paraît donc plus réaliste de partir ici d'une économie de moins de 500 000 DM.

Dans le rapport d'expertise relatif au contrôle d'avancement de projet dressé par KRAUSE & MÜCK (1996) et mentionné à la section 6, on trouve une analyse macro-économique pour les régions méridionales du Bénin, du Ghana et du Togo. Pour leurs calculs, les auteurs se sont servis des hypothèses figurant dans l'encadré 6 et des statistiques de production de la FAO pour 1994, établissant ici un potentiel de pertes annuelles dues au GCM de 40 000 t de maïs d'une valeur de quelque 12 millions de DM. Ils arrivent dans cet exemple à une réduction des pertes induite par l'organisme utile Tn égale à 28 000 t, ce qui représente une valeur de 8,4 millions de DM. La mise en _uvre de méthodes supplémentaires, peu coûteuses, de gestion intégrée post-récolte se traduit, dans ce calcul, par une économie supplémentaire évaluée à 1,8 million de DM (correspondant à 6 000 t de maïs).


7.2 Résultats des études menées par le NRI

Dans le cadre de ses projets de lutte biologique contre le GCM au Kenya et au Ghana, l'institut britannique National Resource Institute (NRI) rattaché à l'Overseas Development Agency (ODA) s'est également penché sur les pertes post-récolte ainsi que sur certaines questions de rentabilité. La méthode d'estimation visuelle des pertes (COMPTON et al., 1996) mise au point par des collaborateurs du NRI a permis de simplifier grandement les tâches pratiques. Alors que certaines méthodes telles que celle du comptage et du pesage mentionnée à la section 5 demandent un travail considérable au niveau du dépouillement, la méthode de COMPTON et al. (1996) est rapide sans être pour autant moins précise.

Cette méthode consiste à répartir des échantillons de maïs en six catégories de dégât à l'aide d'illustrations permettant la comparaison. Chaque catégorie se voit attribuer des valeurs de perte de matière sèche qui avaient été calculées dans le cadre d'études faisant appel à la méthode du comptage et du pesage. On présente le maïs ainsi réparti aux marchandes et marchands, qui indiquent alors le prix qu'ils ou elles paieraient pour chacune des catégories de maïs.

WRIGHT et al. (1993) ont chiffré les pertes de cossettes de manioc occasionnées par le GCM dans la région du Centre, au Togo, à 9,7 % au bout de 3 mois et à 19,7 % après 7 mois, des valeurs qui correspondent à l'échelle nationale à 4 % de la production totale de manioc.

Dans un calcul type, MAGRATH (sans indication d'année) a entrepris d'évaluer les incidences économiques du GCM au Ghana de 1995 à 2000. Ses principales constatations sont résumées dans l'encadré 8.

Encadré 8 : Calcul type des effets macro-économiques du GCM au Ghana

Examinant les pertes au stockage dues au GCM en 1995 dans la région Volta, au Ghana, MAGRATH (sans indication d'année) est arrivé aux résultats suivants :

· perte de valeur en cas de forte infestation par le GCM : 10 à 30 %
· perte de valeur sans le GCM : 5 à 10 %.

Les pertes financières survenues à l'échelle nationale et touchant le maïs stocké dans des exploitations paysannes ont fait l'objet d'un calcul type qui partait des hypothèses suivantes :

· les pertes de valeur sont fonction de l'apparition du GCM ;
· les pertes de valeur dépendent par ailleurs du taux d'adoption par le groupe cible des techniques visant à réduire les pertes ;
· ce taux d'adoption est lui-même subordonné :
- à l'ampleur de l'infestation des greniers par le GCM,
- à l'importance de la culture du maïs pour la région,
- aux activités de vulgarisation et de recherche.

Ce calcul, établi séparément pour chaque région, a donné les résultats suivants sur l'ensemble du pays  :

· en l'absence d'autres mesures de lutte, les pertes de valeur vont passer de 18 millions de DM pour 1997 à 25 millions pour l'an 2000 ;
· dans le cas d'une mise en place progressive de mesures de lutte, les pertes de valeur s'élèveront encore, malgré tout, à 17 millions de DM en 1997, et baisseront à 16 millions de DM d'ici à l'an 2000 ;
· Sur toute la période de cinq ans, on peut s'attendre à une réduction des pertes d'une valeur de 23 millions de DM à la suite de la mise en place des mesures de lutte.

Selon ce calcul, l'économie nette, après déduction du coût de la lutte, atteint 9 millions de DM. Il faut encore soustraire de cette somme les coûts du programme de vulgarisation sur lesquels MAGRATH (sans indication d'année) ne fournit toutefois aucun renseignement.


7.3 Avantages n'ayant pas fait l'objet d'une évaluation économique

Si l'on considère globalement les effets macro-économiques des mesures post-récolte, il ne faut pas oublier certains autres avantages corollaires. Nous nous contenterons ici de les évoquer sommairement :

· amélioration de la sécurité alimentaire et de la qualité des denrées alimentaires,
· création d'emplois et de revenus dans les zones rurales,
· stabilisation des prix agricoles,
· recul de l'exode rural,
· appui à l'autopromotion,
· qualification d'une main-d'_uvre nationale,
· augmentation du potentiel d'exportation et promotion des échanges commerciaux Sud-Sud,
· réduction du déséquilibre des balances commerciales et économie de devises,
· protection des ressources naturelles.

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