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3 Quel a été l'apport de la GTZ à l'amélioration de la protection des denrées stockées ?


3.1 La protection des denrées stockées dans les greniers traditionnels

Les paysannes et paysans, notamment ceux d'Afrique, sont confrontés depuis toujours à des pertes post-récolte parmi lesquelles le maïs représente une part considérable. La sélection de variétés tolérantes, pratiquée depuis des siècles, de même que le développement de greniers adaptés, de méthodes de stockage et d'agents et procédés spéciaux de protection des denrées stockées ont permis de maintenir ces pertes à un niveau tolérable. L'intensification de l'agriculture africaine s'est cependant traduite, entre autres, par un accroissement des pertes post-récolte. Cette évolution est avant tout une conséquence de la « Révolution verte » et de ses variétés à haut rendement, qui n'avaient pas été sélectionnées en fonction de leur aptitude au stockage ni de leur tolérance à l'égard des ravageurs des stocks. Dans bien des cas, les systèmes post-récolte traditionnels n'offraient donc plus une efficacité suffisante, de sorte qu'il a fallu intervenir de plus en plus afin de les adapter aux conditions nouvelles.
S'agissant des questions de protection des denrées stockées, les projets soutenus par la GTZ ont d'abord privilégié une approche technique.

Analyse des problèmes

Avant toute autre action, il a été procédé dans de nombreux pays à des analyses de situation du secteur post-récolte, portant prioritairement sur le stockage traditionnel des céréales. C'est ainsi que les antennes des projets GTZ supra-régionaux du Costa Rica, du Ghana, du Malawi, de Tanzanie et du Togo se sont livrées à l'étude ciblée de certains aspects, en effectuant des essais en laboratoire et en milieu réel ainsi que des sondages. Les résultats obtenus ont ensuite servi de base à l'élaboration de solutions et de recommandations en matière de vulgarisation.

Développement de méthodes de protection des denrées stockées

C'est dans les antennes et projets implantés dans les pays partenaires qu'ont été développées la plupart des nouvelles méthodes de protection des denrées stockées. Les innovations portent sur l'amélioration des greniers existants et des méthodes de stockage traditionnelles, notamment en ce qui concerne l'hygiène de stockage et autres mesures préventives, mais également sur des méthodes d'un type nouveau, qui viennent judicieusement compléter les systèmes post-récolte en place. Elles sont consignées dans de nombreux rapports, thèses de doctorat, publications spécialisées et documents de vulgarisation (annexe I). Pour ce qui est des recommandations requises dans le cadre de la mise en _uvre des produits synthétiques de protection des denrées stockées - une mesure incontournable en cas de forte infestation de ravageurs -, l'accent a été mis sur les informations concernant le domaine d'application de ces produits, mais aussi sur la sécurité de l'utilisateur et sur celle du consommateur.

Formation et vulgarisation

Les efforts destinés à matérialiser les mesures mises au point impliquaient en premier lieu un travail international de formation intense. Plus de deux mille multiplicateurs du secteur post-récolte ont ainsi pris part à une centaine de séminaires, cours et ateliers de perfectionnement, avant de transmettre ensuite leurs connaissances dans le cadre de nombreuses manifestations organisées au niveau national. Il est néanmoins difficile de dire dans quelle mesure ces multiplicateurs ont pu contribuer, eu égard aux conditions d'ensemble existantes, à améliorer la situation des paysans. Quelque 12 000 exemplaires des ouvrages de vulgarisation, dont la liste figure à l'annexe I, ont été commandés par les experts partenaires entre 1994 et 1997.

Dans les projets bilatéraux essentiellement, la protection des denrées stockées a été directement couplée aux activités de vulgarisation agricole. Dans certains pays (tels le Ghana et la Tanzanie), les questions de protection post-récolte ont acquis une place prioritaire dans le cadre de la politique de développement nationale, du fait notamment de l'activité intense déployée au sein des projets.

Documentation

Les résultats des travaux menés sur la protection post-récolte ont été publiés dans de nombreux ouvrages, thèses de doctorat, publications spécialisées, manuels et fiches de vulgarisation (cf. annexe I). Par ailleurs, les pages Web de la GTZ
https://www.gtz.de/post_harvest
et celles de la FAO
https://www.fao.org/inpho
proposent des informations sur le sujet.


3.2 Un nouveau défi : le grand capucin du maïs

L'introduction accidentelle du grand capucin du maïs (Prostephanus truncatus) (GCM) en Tanzanie et au Togo vers la fin des années soixante-dix a constitué une nouvelle menace pour les greniers traditionnels. Originaire de l'Amérique centrale, ce bostryche est un ravageur des stocks facultatif. Dans les stocks de maïs en épis et de cossettes de manioc séchées, il provoque des dégâts d'une ampleur inconnue jusque-là. Face à cette situation nouvelle, le BMZ a réagi en 1984 en mettant en place un projet supra-régional chargé de la lutte biologique intégrée contre le GCM. Ce projet a développé jusqu'à maturité une stratégie d'intervention de Teretriosoma nigrescens (Tn), un antagoniste naturel du GCM originaire de la même région que celui-ci.

C'est à la demande des autorités partenaires du Togo que cette méthode de lutte biologique a été mise en place en 1991 sous forme de premiers lâchers de l'antagoniste, en concertation avec la FAO et d'autres organismes internationaux et après que les études préliminaires requises avaient été effectuées. Au cours des années qui ont suivi, des lâchers ont eu lieu dans d'autres pays touchés par l'infestation (annexe II). Divers instituts, dont le Kenya Agricultural Research Institute (KARI), le Natural Resources Institute (NRI), l'International Institute of Biological Control (IIBC), l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA), ainsi que des services nationaux de la Protection des Végétaux, comme ceux du Togo, du Bénin et d'autres encore, ont également participé à des travaux de recherche complémentaires et à des lâchers.

En coopération avec l'IITA et les services nationaux, Tn a été propagé dans les pays mentionnés à l'annexe II.

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