Depuis 20 ans environ, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) finance des projets suprarégionaux visant à prévenir les pertes de denrées alimentaires. Il s'agit de projets portant sur la protection des denrées stockées dans les greniers traditionnels, et notamment, depuis le milieu des années quatre-vingts, de projets de lutte intégrée contre le grand capucin du maïs (GCM, Prostephanus truncatus), un ravageur des stocks introduit accidentellement en Afrique pour la première fois à la fin des années soixante-dix. Toute une série de projets nationaux de protection des denrées stockées ainsi que des projets de protection des végétaux ou projets de développement régional comportant un volet de protection des denrées stockées ont été par ailleurs financés, principalement dans des pays africains (dont l'Egypte, le Bénin, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Malawi, la Zambie, la Tanzanie et le Togo). Ces projets sont suivis par la Deutsche Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) GmbH. Le BMZ encourage également des projets de la recherche agronomique internationale consacrés à la lutte intégrée contre le GCM à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) de Cotonou, au Bénin.
Bien que certains aspects économiques aient été abordés ponctuellement dans le cadre de contrôles d'avancement des projets, d'évaluations du BMZ et de thèses de doctorat (p. ex. par PANTENIUS, 1988 ; ALBERT, 1992 ; HENCKES, 1992 ; SCHLEICH-LINZ et al., 1993 ; MUTLU, 1994 ; HELBIG, 1995 ; KRAUSE & MÜCK, 1996), la rentabilité des mesures de protection post-récolte n'a pas été établie à grande échelle jusqu'à présent. Il arrive même que l'intérêt économique de telles mesures soit mis en doute.
La présente brochure apporte la démonstration de la rentabilité des mesures de réduction des pertes post-récolte, tant à l'échelle de l'exploitation qu'au niveau macro-économique. Les effets socio-économiques de la protection des denrées stockées sur les groupes cibles et sur les économies nationales des pays concernés y sont également analysés. On a procédé par ailleurs à une comparaison des approches et résultats de diverses études, achevées ou en cours, et résumé de manière claire les conclusions dégagées.
Les travaux menés visent en priorité à établir les pertes occasionnées dans les stocks de maïs par des insectes ainsi qu'à les prévenir par des mesures de protection intégrées. D'autres activités de projet, telles que la prévention de la formation de mycotoxines, l'amélioration des structures de stockage, la formation initiale et continue, la protection de l'environnement et des ressources naturelles, etc., n'ont pas été évaluées du point de vue économique dans le cadre de cette publication.
