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3.2.5 Causes des pertes de maïs au cours du stockage

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Indépendamment de l'année et de la période de stockage considérés, ce sont au Togo les facteurs biotiques qui représentent pour les stocks de maïs le plus grave danger (ALBERT 1988, p. 8; PANTENIUS 1988, p. 76). En tant que cause de pertes, les facteurs abiotiques ne revêtent qu'une signification secondaire.

Au cours des essais auxquels il a procédé, PANTENIUS (1987, p. 70 et suiv.) a pu montrer que 80 à 90 % des pertes globales de stockage enregistrées dans les greniers traditionnels étaient dues à des infestations d'insectes. Les coléoptères constituaient la principale cause de dommages, suivis des larves de papillons, les champignons n'y contribuant que pour une très faible part. Un peu plus de 2 % seulement en moyenne des grains examinés macroscopiquement présentaient des altérations reconnaissables, dues des moisissure mycosique. En tant que cause de dommages, les rongeurs se sont révélés moins importants encore que les champignons. Les dégâts à mettre au compte des rongeurs se situaient entre 0,1 et 0,5 %.

La presque totalité des paysans interrogés (97 %) ont des problèmes avec le stockage du maïs. (tableau 3.9). Le pourcentage de femmes est en l'occurrence légèrement plus élevé (99 %) que celui des hommes (96 %). Pour les trois quarts des paysans, ce sont les insectes qui représentent la principale cause de dommages. Un agriculteur sur six (17 %) a des problèmes avec les souris et les rats, et 1 % seulement avec la formation de moisissures. Le risque de vol constitue pour 3 % des paysans un grave problème, qui joue un rôle beaucoup plus important chez les hommes (5 %) que chez les femmes (2 %). Il faut dire toutefois que les hommes pratiquent beaucoup plus fréquemment le stockage en grains et le stockage dans les champs, deux méthodes qui présentent de grands risques du point de vue des vols.

Tabl.3.9: Cause des pertes de stockage du maïs chez les petits exploitants de la Région Maritime (résultats d'interviews répartis en fonction des différents groupes de personnes; réponses en %)

Problèmes de stockage du maïs Total Hommes Femmes
(n = 406) (n = 166) (n = 240)
Pas de problèmes 3 4 1
Problèmes dont 97 96 99
  - insectes 75 74 76
  - rongeurs 17 16 18
  - moisissures 1 < 1 2
  - vols 3 5 2
  - autres 1 1 1

Parmi les insectes, les coléoptères nuisibles occupent une place prépondérante (tableau 3.10). C'est le Grand Capucin des Grains (Prostephanus truncatus HORN) qui a la réputation d'être le plus dangereux d'entre eux. Depuis son introduction en Afrique, on a remarqué que le nombre de régions infestées avait constamment augmenté. Les pays les plus durement touchés sont d'une part la Tanzanie en Afrique orientale, et le Togo en Afrique occidentale (LABORIUS 1987, LABORIUS et al.1985). Les recherches consacrées à la biologie de ce ravageur des stocks (HAUBRUGE 1987, HODGES 1986, KOUDOHA 1986, WATTERS 1984, BELL et WATTERS 1982, HODGES 1982, SHIRES 1980, SHIRES 1979) ont montré que cette propagation rapide était principalement due aux conditions climatiques qui règnent dans ces pays, ainsi qu'à l'absence d'antagonistes naturels. Ce coléoptère ne menace d'ailleurs pas seulement le maïs. stocké, mais également d'autres produits agricoles (HODGES 1986, HODGES et al.1985, SHIRES 1977).

Sitophilus zeamais MOTSCHULSKY est lui aussi un dangereux ravageur des denrées stockées. Ce coléoptère nuisible ne cause pas seulement des pertes de grains du fait de son activité alimentaire. Il s'agit en effet d'un ravageur dit "primaire", qui ouvre la voie à d'autres ravageurs. Les coléoptères tels que Dinoderus minutus FABRICIUS, Cathartus quadricollis GUER., de même que d'autres espèces des familles Nitidulidés et Ténébrionidés sont de moindre importance, car les pertes potentielles qu'ils peuvent occasionner ne sont pas aussi élevées que pour les deux premiers cités.

L'ampleur des pertes de stockage dépend fortement de l'herméticité des spathes et du bon état des épis. Les spathes qui enveloppent l'épi constituent pour bon nombre de ravageurs des stocks une barrière infranchissable, ce qui permet de stocker le maïs dans des conditions de sécurité relatives par rapport aux ravageurs. Nombreux sont les ravageurs qui sont tributaires d'un endommagement des feuilles protectrices pour pouvoir atteindre le grain. A l'origine de ces "portes d'entrée", il peut y avoir eu une manipulation incorrecte lors de la récolte ou du transport, ou encore certaines déprédations, survenues dans les champs du fait d'oiseaux ou de rongeurs à la recherche de nourriture.

Tabl. 3.10: Principales espèces d'insectes nuisibles aux stocks de maïs au Togo

Famille Espèce Importance
Bostrichydés Prostaphanus truncatus HORN très dangereux
Dinoderus minutus FABRICIUS important
Rhizopertha dominica FABRICIUS négligeable
Curculionidés Sitophilus zeamais MOTSCHULTZKY dangereux
Cucujidés Cathartus quadricollis GUER. Important
Oryzaephilus mercator FAUVEL négligeable
Cryptolestes ferrugineus STEPHENS négligeable
Nitidulidés Carpophilus hemipterus LINNE important
Carpophilus fumatus BOHEMAN important
Ténébrionidés Tribolium castaneum HERBST important
Tribolium confusum DU VAL négligeable
Palorus subdepressus WOLLASTON important

Source: d'après PANTENIUS (1987, p. 111 et suiv.), modifié.

Les essais effectués par PANTENIUS (1987, p. 70) lui ont permis de démontrer que les trous de forage pratiqués dans les champs et durant les premiers mois de stockage par des larves de lépidoptères constituaient la cause principale de dommages au niveau des épis. Il a constaté qu'il existait une corrélation très étroite entre les dégâts externes et l'infestation par les insectes. Il n'a pu observer que dans de très rares cas des infestations d'insectes en absence de dommage visible sur les feuilles protectrices. Ceci était par ex. le cas lorsque le maïs était infesté par des coléoptères appartenant à l'espèce Cathartus quadricollis GUER. En raison de sa taille minuscule, ce coléoptère est en effet capable de se frayer un chemin entre les spathes, jusqu'au grain intact, sans être toutefois en mesure de le percer.

L'enquête menée par PANTENIUS (1987) permet de conclure que ce sont surtout les épis préendommagés qui sont victimes d'infestations par les coléoptères nuisibles et que les pertes ultérieures affectent principalement ces mêmes épis. La migration durant le stockage vers des épis encore intacts ne joue par conséquent qu'un rôle secondaire.

3.2.6 Mesures de protection des stocks de maïs

Dans les régions tropicales, le maïs est fréquemment déjà soumis à des infestations de ravageurs dans les champs. Il arrive également que des ravageurs vivant dans les champs soient introduits dans les entrepôts en même temps que la récolte, ce qui rend d'autant plus importante la prise de mesures de protection avant la mise en stocks. Citons parmi ces mesures le tri des épis endommagés et infestés par des insectes nuisibles, ainsi que le séchage dans les champs. On peut employer au moment de la mise en magasin des moyens de protection traditionnels ou des moyens chimiques. Les mesures de protection traditionnelles, qui trouvent leur origine dans les croyances animistes, constituent en l'occurrence une particularité. Ce n'est que récemment seulement que l'on a commencé à étudier de nouvelles méthodes de lutte biologiques et biotechniques.

Mesures préventives

La culture de variétés de maïs traditionnelles est une mesure de protection couramment pratiquée. Les paysans savent que les variétés traditionnelles, du fait de la bonne herméticité que possèdent leurs spathes, sont plus résistantes aux infestations d'insectes que les variétés hybrides améliorées. Le choix de la période de moisson est au contraire ambivalent. Quand la moisson est précoce, les épis présentent un degré d'infestation sur champ relativement minime, mais le grain possède un taux d'humidité plus élevé que lorsque la moisson a lieu plus tard. Une forte infestation dans les champs entraîne souvent une recrudescence des déprédations dans l'entrepôt, tandis que l'humidité accentuée favorise la formation de moisissures. Au nombre des mesures d'hygiène à observer dans l'entrepôt, citons le nettoyage des locaux de stockage, la suppression des résidus de maïs provenant de la moisson précédente, ainsi que le remplacement des éléments en bois endommagés et infestés par les ravageurs dans le grenier.

Méthodes traditionnelles de protection des stocks

Les ouvrages de référence mentionnent toute une série de méthodes traditionnelles de protection des stocks de maïs (MAKANJUOLA 1989, PANTENIUS 1987, SIGHAMONY et al. 1986, AKOU-EDI 1984, PEREIRA et WOHLGEMUTH 1982, GOLOB et al. 1983, GOLOB et al. 1982, ADHIKARY 1981, HARNISCH 1981, ZEHRER 1981). Les moyens de protection des stocks traditionnellement employés au Togo comprennent la fumigation de la moisson et l'utilisation de cendre, de sable, de résidus de fermentation provenant de la fabrication de l'alcool de palme, d'excréments d'animaux et de feuilles de neem (tableau 3.11). L'action protectrice des feuilles de neem est due à leur teneur en azadirachtine. Les effets protecteurs des autres moyens cités n'ont pour certains pas encore fait l'objet d'études suffisamment approfondies.

Tabl. 3.11: Moyens traditionnels de protection des stocks au Togo

Produit (Teneur en) matière active Dosage (9/100 kg)
Feuilles de neem azadirachtine (variable) variable
Résidus de "Sodabi" inconnue (variable) variable
Cendre inconnue (variable) variable
Sable inconnue (variable) variable
Excréments d'animaux inconnue (variable) variable
Fumigation inconnue (variable) variable

Le principe de base de la fumigation réside dans l'existence d'un foyer, placé sous le maïs entreposé. Du fait du dégagement de chaleur, le taux d'humidité du maïs stocké diminue considérablement en peu de temps, tandis que le dégagement de fumée protège le maïs des infestations de ravageurs. Le mais peut se trouver dans un grenier du type "Kédélin", ou encore être stocké en vrac, sous le toit de l'habitation. Si le foyer en question sert également à la préparation des repas, le maïs sera soumis à ce dégagement de chaleur et de fumée à chaque fois que l'on prépare les repas, et donc obligatoirement traité.

L'utilisation de cendre et de sable est limitée au stockage traditionnel en greniers. Au moment de la mise en stocks, on répand l'une de ces deux substances, ou encore un mélange des deux, sur chacune des couches d'épis. L'efficacité de ce moyen réside dans le fait qu'il entrave la mobilité des insectes en intervenant au niveau de leur motricité. Le sable et la cendre sont surtout employés pour le stockage des haricots et offrent à haute dose une protection satisfaisante contre les ravageurs des stocks (WEGMANN 1983; ZEHRER et al. 1981). Les quantités appliquées dans le stockage du maïs sont en revanche tellement minimes que l'on ne peut en espérer qu'une protection marginale.

On utilise également pour la protection des stocks les résidus de fermentation qui résultent de la fabrication de l'eau-de-vie à partir du jus fermenté du palmier à huile ('Sodabi"). Ces résidus de fermentation, auxquels on ajoute de l'eau, sont versés sur le épis. Selon les paysans, les vertus protectrices de ce mélange liquide sont dues à l'odeur qu'il dégage.

Dans le cadre du stockage dans des greniers situés dans les champs, il est d'usage de maculer les épis des couches supérieures d'excréments de chèvres ou de moutons. Cette mesure n'a pas tant pour but de protéger la marchandise contre les insectes nuisibles que d'empêcher les animaux qui errent dans les environs de s'en approcher. L'odeur de leurs propres excréments est censée tenir ces animaux à l'écart des greniers.

On s'emploie depuis quelques années à étudier en profondeur les possibilités d'application des insecticides naturels que recèle l'arbre à neem Azadirachta indica A.JUSS) (PASCUAL et al. 1990, MÄRZ 1989, SCHMUTTERER et ASCHER 1987, SCHMUTTERER et ASCHER 1984, SCHMUTTERER et al. 1982). On utilise également dans le cadre de la protection des stocks de maïs certains produits issus du neem (MAKANJUOLA 1989, AKOU-EDI 1984, PEREIRA et WOHLGEMUTH 1982, ADHIKARY 1981, ZEHRER 1981).

On a procédé dans le cadre de la présente étude à une enquête complémentaire consacrée au neem, et dans laquelle on a examiné son emploi en tant que moyen de protection des stocks. Cette enquête a été effectuée sur n = 11 exploitations. Sur aucune d'entre elles, on n'utilisait de semences de neem, mais exclusivement des feuilles. Etant donné que le neem est un arbre sauvage très répandu dans la Région Maritime, aucun des paysans interrogés n'a déclaré devoir dépenser quoi que ce soit pour se procurer les feuilles. Sur les exploitations, les feuilles de neem étaient utilisées de la façon suivante:

- feuilles fraîches (n = 5)
- feuilles râpées mélangées avec de l'eau (n = 3)
- feuilles râpées mélangées avec de la cendre (n = 2)
- feuilles râpées mélangées avec de l'eau et du pétrole brut (n = 1)

Les mélanges comportant de l'eau étaient préparés à l'avance, à savoir la veille de l'application. Les paysans n'ont pas pu donner d'indications en ce qui concerne les rapports de quantité. La méthode d'application était la même chez tous les paysans: ils appliquent les feuilles de neem ou le mélange sur les épis de maïs. et cela toutes les 4 à 5 couches. Les paysans se sont tous déclarés convaincus de l'efficacité de cette mesure.

Moyens chimiques de protection des stocks

Depuis quelques années, on utilise dans la protection des stocks au Togo de plus en plus de produits chimiques (tableau 3.12). Avant l'introduction du Grand Capucin des Grains, seul l'emploi de l’"Actellic" (2 % de pirimiphos-méthyl) et du Sumithion (3 % de fénitrothion) était autorisé. Ces deux insecticides sont cependant inefficaces contre le ravageur cité. Ce n'est qu'avec l'autorisation de "K-Othrine" (0,2 % de deltaméthrine) que l'on a pu lutter efficacement contre le Grand Capucin des Grains, bien que l'efficacité de ce produit soit limitée en ce qui concerne les autres ravageurs des stocks.

Dans la perspective d'une lutte efficace contre l'éventail complet des ravageurs des denrées stockées, on a testé au cours de ces dernières années divers insecticides binaires. Les matières actives de ces produits se composent d'un ester d'acide phosphorique et d'un pyréthroïde. Depuis 1988, on autorise l'emploi du "Percal M" (2 % de malathion, 1,5 % de perméthrine) et du Sofagrain. (7,5 % de pirimiphos-méthyl, 0,25 % de deltaméthrine) pour la protection des stocks. l’Actellic-Super" (1,6 % de pirimiphos-méthyl, 0,3 % de perméthrine) et le K-Othrine Kombi (1,0 % de pirimiphos-méthyl, 0,1 % de deltaméthrine) n'en sont jusqu'à présent qu'au stade de l'expérimentation.

Les fumigations sont effectuées uniquement au "Phostoxin" (phosphure d'aluminium). Il s'agit d'une substance solide, présentée en comprimés. L'hydrogène phosphoré, qui se présente sous forme gazeuse, ne se libère qu'au contact de l'humidité de l'air ambiant. Ce gaz est une substance extrêmement nocive, capable d'anéantir la totalité des ravageurs des stocks si on l'applique correctement. Etant donné qu'il est également très toxique pour l'homme, l'application ne doit être exécutée que par un personnel compétent. C'est le Service National de la Protection des Végétaux qui s'est jusqu'ici chargé de l'exécution de cette mesure.

Tabl. 3.12: Produits chimiques employés dans la protection des stocks de mais au Togo

Nom commercial (Teneur en)
matière active 1
(Teneur en)
matière active 2
Dosage conseillé
(g/100 kg de mais en grains)
Actellic Pirimiphos-méthyI (2%)   50  
K-Othrine Deltaméthrine (0,2%)   50  
Sumithion Fénitrothion (3%)   40  
Percal-M Malathion (2%) Perméthrine (1,5%) 50  
Sofagrain Pirimiphos-méthyl (7,5%) Deltaméthrine (0,25%) 50  
Actellic Super Pirimiphos-méthyl (1,6%) Perméthrine (0,3%) 50 *)
K-Othrine Kombi Pirimiphos-méthyl (1 %) Deltaméthrine (0,1 %) 50 *)
Phostoxin Phosphure d'aluminium (56 %)   4 **)
DDT Dichlorodiphényltrichloréthane     ***)
Thioral Thirame Heptachlor   ****)
Pétrole brut variable     ****)

*) au stade de l'expérimentation
**) comprimés/t ou m³
***) interdit
****) non autorisé pour la protection des stocks

Outre les produits de protection des stocks officiellement autorisés, on emploie également au Togo d'autres produits chimiques. Il s'agit en l'occurrence du "Thioral", un produit destiné au traitement des semences, et du DDT, dont l'utilisation est interdite. Certains paysans protègent leurs stocks de maïs. au moyen de pétrole brut, qu'ils appliquent parfois mélangé à de l'eau et des feuilles de neem.

Méthodes de lutte biologiques

Dans le but d'élaborer des méthodes biologiques de lutte destinées à la protection des denrées stockées, on a procédé à l'examen de divers antagonistes (ARBOGAST 1985). Il faut cependant noter que l'on n'a jusqu'à présent, dans le cadre des contre-mesures possibles, accordé qu'une attention limitée à la lutte biologique (STEIN 1986). C'est seulement avec l'introduction en Afrique du Grand Capucin des Grains et la multiplication des résistances aux insecticides chez les ravageurs des stocks que ce type de lutte a acquis des dimensions nouvelles.

On a pu identifier depuis toute une série de prédateurs, parasites et pathogènes endémiques, qui sont des antagonistes du Grand Capucin des Grains (SCHULZ et LABORIUS 1986). Deux de ces antagonistes semblent tout particulièrement convenir à l'élaboration de méthodes de lutte biologiques. Il s'agit du prédateur Teretriosoma nigrescens LEWIS (Coleoptera: Histeridae), dont les larves et les formes adultes dévorent les larves de Prostephanus truncatus HORN (REES 1987, REES 1985), ainsi que du protozoaire Mattesia sp. (Neogregarinida: Ophryocystidae), dont l'action pathogène sur Prostephanus truncatus a été démontrée (LELIVELDT et al. 1988, LIPA et WOHLGEMUTH 1986).

Distribution des méthodes de protection des stocks

28 % des agriculteurs seulement protègent leurs stocks de maïs par l'application de produits. Les produits traditionnels sont moins répandus (11 %) que les produits chimiques (17 %). Les produits traditionnels les plus couramment utilisés sont les résidus de la fabrication de l'eau-de-vie de palme (4 %) et la cendre (4 %). Seuls quelques paysans utilisent les feuilles de neem (2 %) ou pratiquent la fumigation du maïs stocké (1 %). Les personnes interrogées n'utilisaient ni cendre, ni excréments d'animaux.

Un agriculteur sur dix traite son maïs au moyen de produits de protection interdits. Il est significatif de noter le nombre élevé de paysans utilisant le DDT, qui est un produit interdit. Parmi les produits de protection des stocks autorisés, c'est l'"Actellic" qui est le plus fréquemment employé (4 %). Significatif également, le fait que les hommes (35 %) font plus souvent appel aux produits de protection des stocks que les femmes (23 %). Les hommes comme les femmes accordent la préférence aux moyens chimiques. Dans les deux groupes, c'est le DDT (interdit) qui est le plus fréquemment employé.

Tabl. 3.13: Distribution des mesures de protection des stocks de maïs chez les petits exploitants de la Région Maritime (résultats d'interviews répartis en fonction des différents groupes de personnes; réponses en %)

Mesure de protection des stocks Total Hommes Femmes
(n = 406) (n = 166) (n = 240)
Pas de traitement 72 65 77
Traitement 28 35 23
dont - produits chimiques dont 17 21 15
    * Actellic 4 7 3
    * Sumithion 2 5 1
    * K-Othrine 1 1 0
    * DDT 8 7 8
    * Autres (Thioral etc.) 2 1 3
  - produits traditionnels dont 11 14 8
    * Neem 2 3 1
    * Résidus de "Sodabi" 4 5 3
    * Cendre 4 6 3
    * Sable 0 0 0
    * Excréments d'animaux 0 0 0
    * Fumage 1 0 1

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