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6 Résumé

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Par leur teneur en glucides, les plantes tropicales à racines et à tubercules fournissent une importante base nutritive. Ceci s'applique notamment aux pays africains de la zone tropicale humide, où ce groupe de produits assure fréquemment plus de 50 % de l'apport calorique des populations locales.

En termes de surface cultivée et de rendement global, le manioc et l'igname sont les principales plantes à racines et tubercules d'Afrique, ce qui est la raison essentielle pour laquelle la présente étude se concentre sur ces deux plantes.

Les plantes à racines et tubercules tropicales possèdent une productivité par unité de superficie élevée et, à l'exception de l'igname, elles sont extrêmement rustiques quant à la qualité des sols. Elles se caractérisent en outre par une haute résistance à la sécheresse et une moindre sensibilité aux ravageurs de masse.

Toutes ces propriétés font des plantes à racines et tubercules une composante permanente des petites exploitations agricoles. Elles y contribuent en particulier à minimiser les risques liés au choix des cultures et servent dans bien des cas à surmonter les périodes d'approvisionnement difficile.

Au contraire des avantages spécifiques qu'elles offrent au niveau de la production, les plantes à racines et tubercules possèdent des propriétés de conservation négatives, ce qui est dû pour l'essentiel à la haute teneur en eau de leurs organes de stockage. Le comportement d'après-récolte de ces plantes est en conséquence caractérisé par des pertes élevées.

Le fait que l'on ait surtout cherché, dans les sociétés traditionnelles, à mettre au point des procédés permettant d'éviter le stockage plutôt que des méthodes pour l'améliorer s'explique par les mauvaises propriétés de stockage des plantes qui nous occupent. Il est ainsi courant que les plantes à racines et tubercules soient transformées en produits secs conservables, ceci afin d'éviter le stockage à l'état frais.

Les systèmes de stockage traditionnels développés pour les produits frais ont été conçus en majeure partie pour l'igname, dont le tubercule, grâce à la dormance, possède une aptitude naturelle au stockage. Il s'agit de systèmes très simples de par leur conception, et qui ont été utilisés pendant de longues périodes sans subir de modifications.

Les possibilités d'améliorer les systèmes de stockage traditionnels des tubercules d'igname frais existent. Elles doivent être concrétisées dès le stade de la récolte, de manière à obtenir le plus possible de tubercules intacts en vue du stockage. Il existe un certain nombre de petites améliorations techniques qui, dans la mesure où elles permettent d'éloigner les insectes, d'améliorer la climatisation à l'intérieur du grenier et de faciliter le contrôle régulier de la marchandise stockée, contribuent à une réduction de pertes substantielle.

Les principales raisons du défaut d'aptitude au stockage des racines de manioc fraîches sont à rechercher dans des processus physiologiques qui se traduisent par la destruction rapide des tissus radiculaires. Aucun des essais entrepris en vue de prolonger sensiblement la durée de conservation des racines de manioc fraîches n'a donné de résultats convaincants.

La seule possibilité de stocker des racines de manioc fraîches consiste à les laisser dans le sol après la récolte. De cette manière, les racines peuvent être "stockées" plusieurs mois sans pertes notables. Cette méthode limite toutefois (temporairement) l'exploitation pour d'autres cultures des surfaces concernées.

La façon la plus simple de contourner le défaut d'aptitude au stockage des racines de manioc fraîches consiste à produire des cossettes de manioc séchées. Il s'agit d'une méthode traditionnelle très répandue en Afrique. Autre possibilité prioritaire d'améliorer les conditions de stockage des cossettes de manioc: réduire le temps de séchage, qui est souvent de plusieurs semaines Ce progrès peut être obtenu par la confection de cossettes plus petites, de même que par l'exploitation conjointe, pour le séchage, de l'énergie solaire et de l'énergie éolienne.

Les cossettes dont le taux d'humidité résiduelle ne doit pas dépasser 12 %, sont à conserver dans des conteneurs inaccessibles aux insectes. Des études plus détaillées seront nécessaires avant de pouvoir formuler des recommandations quant à la definition de systèmes de stockage appropriés aux cossettes de manioc, qu'il s'agisse de constructions traditionnelles ou modernes, ainsi qu'en matière de protection chimique des stocks.


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