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Avant-propos

Le présent ouvrage rassemble les actes du séminaire régional «Maïs prospère; production et valorisation du maïs à l'échelon villageois en Afrique de l'Ouest». Ce séminaire a été organisé par le CIRAD (départements Systèmes agroalimentaires et ruraux et Cultures annuelles) et la FSA-UNB, avec l'appui technique et financier du programme ordinaire de la FAO. Il a été majoritairement financé, au travers du projet FAO/GCP/RAF/289/FRA, par le ministère français des affaires étrangères que les organisateurs tiennent ici à remercier. Il s'est tenu à Cotonou du 25 au 28 janvier 1994 et a rassemblé une cinquantaine de participants provenant de huit pays d'Afrique de l'Ouest et du Cameroun.

Ce séminaire avait pour objectifs:

Cet ouvrage présente les synthèses préparatoires au séminaire réalisées par le CIRAD, les communications des participants et les comptes rendus des débats menés sur la base des conclusions de deux ateliers: l'un sur les systèmes de culture, l'autre sur les systèmes de stockage et de transformation du maïs.

Au delà du bilan des connaissances et des expériences, de l'identification des contraintes rencontrées, deux résultats plus généraux du séminaire méritent d'être soulignés.

Le premier est l'intérêt d'avoir réuni et organisé le dialogue entre des personnes de sensibilités et de profils différents. Le domaine de la recherche scientifique était représenté par des sélectionneurs, des agronomes, des technologues, des économistes et des spécialistes de la communication. Ce décloisonnement disciplinaire a conduit notamment à reconnaître l'importance des exigences de qualité des consommateurs pour orienter la sélection variétale, les choix de techniques de transformation, les stratégies commerciales des entreprises pour la promotion des produits; autrement dit, de piloter les actions par l'aval. On a pu ainsi noter une différence entre les pays à tradition maïsicole (Bénin, Togo, etc.) et ceux où le maïs est d'introduction plus récente (pays sahéliens). Dans les premiers, on constate de grandes exigences de qualité culinaire compte tenu des utilisations diversifiées de cette céréale. Dans les seconds où ces exigences sont moins fortes, les variétés améliorées, parfois de qualité culinaire moindre, se sont mieux diffusées.
Les participants de ce séminaire n'étaient pas tous des scientifiques. Etaient également présents des agents de développement et des représentants d'organisations paysannes. Ceux-ci ont notamment rappelé aux chercheurs que nombre d'innovations techniques issues des laboratoires ne sont pas utilisées par les producteurs ou les transformateurs. Trop souvent encore, les programmes de recherche ne sont pas conçus et suivis avec ces opérateurs potentiels. Ces opérateurs revendiquent aujourd'hui d'être de véritables partenaires des chercheurs et des agents de développement ou de vulgarisation, et non plus des cibles. Bien que non prévues au départ, les discussions sur les démarches de la vulgarisation, de la recherche-développement et de la recherche-action ont mobilisé une partie importante des débats. Les participants ont voulu signifier par là que les orientations de la recherche sont indissociables de la façon dont elle est menée.

Le second résultat du séminaire a été de tirer partie de la diversité géographique des participants en initiant un réseau régional d'échanges de savoir-faire. Au cours de la rencontre, la FSA-UNB a en effet organisé un cocktail joignant l'utile à l'agréable: une vingtaine de produits béninois à base de maïs largement consommés à Cotonou y étaient présentés. Ces produits avaient été préparés par des restauratrices, des artisanes et vendeuses de rue de la ville. Ce cocktail a été l'occasion d'une double révélation. D'une part celle de la richesse des savoir-faire locaux: tous ces produits adaptés aux styles de consommation urbains n'étaient pas issus des laboratoires de recherche, mais du savoir des femmes. D'autre part, celle de la diversité des produits: pâtes multiples, beignets, biscuits, boissons, etc. Pour les représentants sahéliens, cette diversité constituait une opportunité pour diversifier les utilisations du maïs dans leur pays. Opportunité saisie par les organisateurs, qui ont, depuis le séminaire, mis en place une opération d'échanges de savoir-faire entre le Bénin, le Burkina et le Sénégal, notamment en matière de produits du maïs transformé. Cette opération intitulée «AVAL; innovations agroalimentaires et valorisation des savoir-faire locaux» est financée par le ministère français de la coopération et le programme Procelos (Programme régional de promotion des céréales locales au Sahel) du CILSS (Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel). Elle est coordonnée par le CIRAD-SAR et la FSA-UNB, et a démarré dès 1994. Elle a conduit à organiser des formations d'artisanes restauratrices burkinabé et sénégalaises auprès d'artisanes béninoises pour apprendre et adapter les procédés de fabrication de quelques produits béninois à base de maïs. Ceux-ci ont été sélectionnés après un test de dégustation auprès de consommateurs des villes sahéliennes concernées. Le résultat est aujourd'hui le démarrage d'une fabrication locale et d'une vente de produits adaptés au goût des consommateurs de Ouagadougou et de Dakar. Le projet AVAL entend ainsi contribuer à accompagner le mouvement de diversification de la consommation alimentaire à l'oeuvre dans les villes africaines en s'appuyant sur les ressources locales.

Puisse ce séminaire avoir ainsi contribué à de nouveaux dialogues entre chercheurs et opérateurs économiques pour un mais plus prospère en Afrique de l'Ouest.


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