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Préface

Table des matières - Suivante

1. Qu'est ce que le GASGA ?

Le Groupe d'assistance aux systèmes concernant les grains aprés-récolte (GASGA) est une association volontaire d'organisations, actuellement au nombre de sept, ayant pour point commun des activités de recherche et/ou de développement dans le domaine de l'après-récolte des grains et des autres denrées vivrières de base dans les pays en développement.

Ces organisations sont impliquées dans la plupart-voire tous-les aspects suivants: formulation de conseils techniques, conduite de projets sur le terrain et en laboratoires, formation de personnels des pays en développement et conduite de recherches et d'applications.

Cette association est informelle et le nombre de ses membres est limité, cependant elle offre ses services pour un large échange d'informations techniques et de savoir faire entre pays industrialisés et en développement dans les secteurs d'activités précisés ci dessus.

Les membres du GASGA sont les organisations suivantes:

2. Quels sont les objectifs du GASGA?

Les activités du GASGA visent, par voie de consultations entre ses différents membres, à améliorer l'aide technique dispensée aux pays en développement en matière de commercialisation, de stockage, de transformation et de transport des grains et autres produits alimentaires essentiels d'origine végétale.

Le groupe est en mesure de répondre aux demandes de conseils techniques formulées par des pays en développement et à leur fournir une réponse après consultation de ses membres.

Le GASGA:

- est en liaison avec les organismes d'aides bi ou multilatérales et de financement,

- cherche à faciliter une meilleure diffusion, tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés, des informations relatives aux progrès techniques et aux activités dans l'aprèsrécolte. Son rôle essentiel est de conseiller et d'offrir un large forum pour l'échange d'informations techniques et d'expérience.

La présente publication, la sixième de la série rassemble les communications présentées au Séminaire technique du GASGA qui s'est tenu lors de la 24ème réunion du Comité Exécutif du GASGA organisée au CIRAD à Montpellier, France du 15 au 19 Juin 1992.

Les précédents séminaires techniques du GASGA ont abordé les domaines suivants:

- Utilisation rationnelle des pesticides
- Détérioration du riz en zone tropicale humide
- Préservation de la qualité des grains par ventilation et séchage en silo en zone tropicale humide
- Résultats de la recherche et du développement dans le domaine de l'après-récolte des grains en Afrique
- Résultats de la recherche et du développement dans le domaine de l'aprés-récolte des grains en Asie.
- Les résidus de pesticides dans les grains stockés.
- Techniques de fumigation dans les pays en développement.

Les comptes-rendus de ces travaux sont disponibles auprès du secrétariat conjoint à l'une des adresses suivantes:

Mission de Coopération Phytosanitaire
B.P. 7309
34184 Montpellier CEDEX 4, France.
Tél. 33.67.75.30.90-Fax 33.67.03.10.21
Télex 485221 F

NRI/Grains Technology Department
Central Avenue, Chatham Maritime
Chatham, Kent, ME4 4TB, Royaume-Uni.
Tél. 634.88.00.88-Fax 634.88.00.66/77
Télex 263907 LDNG

GTZ-Post Harvest Project
Pickhuben 4
2000 Hambourg 11, Allemagne
Tél. 40.36.71.16-Fax 40.37.83.4
Télex 217599 gtzHH


Preface

1 What is GASGA ?

GASGA - the Group for Assistance on Systems relating to Grain After-harvest - is a voluntary association of organizations primarily linked with donor operations.

These organizations all have major involvement in most, if not all, of the following:

The association is essentially technical; it is international in character, but informal and limited in membership, so that its deliberations, aimed at the specific objectives indicated below, can take place readily.

GASGA consists of the following organizations:

- Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR), Canberra, Australia

- Centre de Cooperation International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), Montpellier, France

- Deutsche Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit GmbH (GTZ), Eschborn, Germany

- Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO), Rome, Italy

- Food and Feed Grain Institute, Kansas State University (KSU), Manhattan, Kansas, USA

- International Development Research Centre (IDRC), Ottawa, Canada

- Natural Resources Institute (NRI), Chatham, England .

2 What are the objectives of GASGA?

GASGA aims to stimulate improvement in the technical help given to developing countries in the post harvest handling, processing, storage, and transport of grain, and to harmonize activities so that the most effective use is made of members' resources. GASGA seeks to identify and suggest ways of meeting needs for research, development, training, and information in this subject field, in the light of existing or planned operations by GASGA members and other organizations.

The Group is also prepared to answer requests for technical advice put to it by developing countries.

GASGA also seeks to facilitate the appropriate dissemination of information about technical developments and activities in the post-harvest sector to donors, developing countries, and other interested organizations. The last group includes, for example, the International Agricultural Research Centres whose commodity-oriented pre-harvest programs need links with post-harvest activities and requirements.

The GASGA Executive meets annually to review progress in its activities and discuss proposals for future work.

This volume, the sixth in the series, contains the papers presented at a seminar held during the 24th GASGA executive meeting hosted by CIRAD, in Montpellier, France from 15-19 June 1992.

GASGA Technical seminars have been held on topics such as:

- Rational use of pesticides
- Paddy deterioration in the humid tropics
- Preservation of grain quality by aeration and in store drying in the humid tropics
- Research and development issues in grain post-harvest problems in Africa
- Research and development issues in grain post-harvest problems in Asia
- Problems of pesticide residues in stored grains
- Grain quality considerations in developing regions of the world
- Fumigation techniques in developing countries.

Proceedings are available from the Secretariat at any of the following addresses:

CIRAD-SAR
SPY Mission de Cooperation Phytosanitaire
BP 7309
34083 Montpellier Cedex 4, France
Tel. 33.67.75.30.90-Fax 33.67.03.10.21
Telex 485221 F

NRI/Grains Technology Department
Central Avenue, Chatham Maritime
Chatham, Kent, ME4 4TB, U.K.
Tel. 634.88.00.88-Fax 634.88.00.66/77
Telex 263907 LDNG

GTZ-Post Harvest Project
Pickhuben 4
2000 Hamburg 11, Germany
Tel.40.36.71.16-Fax 40.37.83.45
Telex 217599 gtzHH


Note de synthèse

De nombreux centres de recherche sont aujourd'hui en mesure de proposer des procédés ou des équipements permettant d'améliorer les conditions de stockage et de traitement des grains en milieu tropical. L'expérience montre cependant qu'un grand nombre d'innovations techniquement fiables durant la phase d'expérimentation ne se diffusent pas auprès de leurs utilisateurs potentiels.

C'est sur la base de ce constat que les membres du GASGA ont demandé au Département des Systèmes Agro-alimentaires et Ruraux, CIRAD-SAR d'organiser un séminaire technique sur le thème des "méthodes de suivi et d'évaluation des innovations technologiques dans le domaine post-récolte des grains".

Il s'agissait d'apporter quelques éléments de réponse et d'échanger des points de vue à partir d'expériences variées, sur quelques questions:

Le séminaire technique s'est déroulé sous la forme d'une alternance de présentations d'études de cas de projets de terrain, d'exposés plus généraux ou théoriques relatifs au thème et de débats.

Pascale REROLLE de PRODESSA au Nicaragua a d'abord présenté un projet de recherche-développement mené depuis plusieurs années dans la région de San Dionisio (Nicaragua). Ce projet a obtenu de bons résultats en matière de diffusion d'innovations technologiques notamment sur des thèmes post-récolte des grains: petits silos, égreneuses à maïs, décortiqueur à riz. Ce succès apparait lié à la pertinence technique des propositions mais aussi et sans doute surtout, à la démarche utilisée: l'animation et la pédagogie de groupe utilisée par PRODESSA permet de garantir que les thèmes techniques correspondent bien, non seulement aux problèmes des paysans, mais à leurs priorités et à leur capacité technique, économique, sociale et culturelle.

Roland Treillon de l'ENSIA Massy, a appuyé ses arguments sur sa connaissance des questions d'innovation tant dans les entreprises des pays industrialisés que dans les projets de développement. Il a expliqué les différents points de vue théoriques sur les moyens de mieux garantir l'efficacité de l'action dans ce domaine. Soulignant l'insuffisance d'une garantie au niveau de l'objet (I'innovation est valable techniquement et économiquement), il nous montre l'importance de gérer la démarche qui conduit de l'idée ou du problème identifié à la diffusion d'une solution. Le diagnostic préalable, I'évolution/adaptation de l'innovation et son évaluation ne peuvent être vus comme des processus externes; ils constituent le coeur même d'un partenariat et doivent ainsi étre intériorisés par les participants au projet.

Philippe Deshayes du CIEPAC Montpellier a illustré en quelque sorte cette démarche de concertation permanente au cours d'un projet d'innovation. Sa présentation d'un jeu de simulation à la gestion et la comptabilité (SIGESCO) a montré l'opérationalité d'un outil visant à faire émerger une question de l'intérieur d'un groupe, conduire et évaluer des solutions par une mise en situation des acteurs. Outil de formation, SIGESCO est aussi un outil d'animation permettant de guider un projet pour sa gestion, son organisation et son évaluation.

Jonathan Coulter, du NRI Angleterre, a mis l'accent sur la nécessité de faire évoluer nos approches des projets face au développement du secteur privé dans les pays tropicaux. S'appuyant sur le cas du lancement de nouveaux produits alimentaires, il nous a invité à prendre davantage en considération le marché final visé, la rentabilité rapide et durable du produit et les circuits de commercialisation qui permettent de le vendre, autrement dit, de faire davantage appel aux techniques de marketing.

Hyacinthe Mbengue de l'ISRA/CNRA de Bambey au Senegal nous a ramené sur le terrain avec la présentation d'un projet de mise au point, expérimentation et diffusion de décortiqueurs à mil au Senegal. Ce travail n'a pu être mené à bien, a-t'il expliqué, qu'avec une collaboration active, dés la conception du projet, des utilisateurs/consommateurs, des chercheurs et d'un constructeur d'équipement. Mais, souligne ce chercheur, des résultats techniques satisfaisants ne suffisent pas. La diffusion d'un tel type de matériel suppose que les utilisateurs potentiels puissent bénéficier d'un crédit, que soient mis en place des circuits de maintenance et de distribution de pièces détachées etc. Le problème n'est donc pas seulement technique et rend nécessaire une approche plus globale qui prenne en compte les ressources techniques et économiques au milieu concerne.

Jean-Pierre Ouedraogo, du ClLSS/Programme régional de promotion des céréales locales au Sahel (PROCELOS) à Ouagadougou (Burkina), a présenté ses réflexions sur les entreprises oeuvrant à la valorisation des céréales saheliennes. Ce secteur apparait diversifié puisque coexistent des industries centralisées, des ateliers artisanaux de transformation fonctionnant en prestation de service et, plus récemment, des petites entreprises décentralisées, les mini-minoteries, ou des petites unités de seconde transformation. Cette diversité des entreprises, est à mettre en relation avec une segmentation des marchés. Même si l'acquisition de produits stabilisés prêts à une utilisation culinaire plus aisée constitue une tendance lourde de l'évolution alimentaire, en particulier en ville, la grande majorité des ménages continue de faire appel aux prestataires de service compte-tenu de son pouvoir d'achat limité. Aussi, Jean-Pierre Ouedraogo attire l'attention sur le choix des entreprises dans les projets de valorisation des céréales en fonction des objectifs visés: promotion d'une consommation de masse ou structuration de PME agro-alimentaires.

Joël Dine, du Ministère Français de la Coopération, a présenté les différents type d'évaluation menés par son service: évaluation rétrospective, évaluation transversale qui offre notamment l'intérêt de pouvoir comparer des projets similaires menés dans plusieurs pays. Il a montré la nécessité de clarifier les objectifs des actions à leur démarrage mais aussi d'accepter l'idée que ces objectifs doivent être réévalués au fur et à mesure du déroulement de ces actions. Les évaluations régulières et restituées peuvent ainsi être un moyen de pilotage de projets permettant de gérer sa "dérive".

Adrien Gnagi, de l'Université de Berne (communication non reproduite dans ce rapport), a insisté sur l'ambigüité des notions de "problèmes", "besoins", "demandes" dans l'élaboration des projets. Elles sont bien souvent biaisées par la non reconnaissance des paysans à résoudre eux-mêmes leurs propres problèmes en fonction de leurs priorités. Plaidant pour des actions permettant aux paysans d'avoir l'occasion de faire émerger leurs propres innovations, Adrien Gnaci, a montré en quoi la sociologie ou l'anthropologie peuvent non pas servir à débloquer une diffusion difficile mais accompagner les processus d'innovation ou d'adaptation de technologies mis en oeuvre par les paysans.

Que conclure de ces présentations variées, reflétant des points de vue de chercheurs et praticiens, sociologues, gestionnaires, technologues ou économistes?

Un constat semble aujourd'hui bien partagé: ce n'est pas parce que l'innovation est fiable techniquement et rentable économiquement qu'elle se diffuse spontanément. Elle se défini, se conçoit, s'essaye, s'adapte et est promue et utilisée par des hommes et des femmes. Leur mise en relation, leur concertation directe ou indirecte s'avére un élément primordial pour accroître l'efficacité des actions d'innovation. Le partenariat entre tout ceux qui oeuvrent dans un projet, chercheurs, utilisateurs, constructeurs, décideurs, commerciaux, etc., doit être pensé et réalisé tout au long du processus et le plus tôt possible. Avant même de suivre et d'évaluer les innovations technologiques, il est nécessaire de les concevoir avec les utilisateurs potentiels.

Dans le domaine du post-récolte notamment, une plus grande attention portée au marché visé s'avère nécessaire. Celui ci n'est pas homogène, il est satisfait par une diversité d'opérateurs économiques. Tout projet doit ainsi s'inscrire dans une stratégie qui prenne en compte l'environnement de la technique.

C'est ainsi à un double mouvement que les débats de séminaire technique nous invite à suivre:

- un mouvement vers l'intérieur du processus d'innovation,
- un mouvement vers l'extérieur de l'objet technique.

N. Bricas
CIRA-SAR


Summary

There are many research centres that have developed processes and equipment for improved grain storage and processing in tropical areas. Experience has shown, however, that innovations found to be technically viable at the experimental stage have not always been successfully disseminated to potential users.

Prompted by this observation, GASGA members asked the Department of Agro-Food and Rural Systems, CIRAD/SAR to organize in 1992 a technical seminar on 'Monitoring and evaluation methods for innovations in grain post-harvest technology'. The objective was to share experiences on the problems of technology dissemination and adoption, and in particular to examine:

- how to identify problems, needs, demands, and priorities as seen by consumers, farmers, agro-enterprises, and other groups;

- when and how research and development partners should be selected and how the collaboration should be arranged; and

- methods for project evaluation.

The programme for the seminar balanced presentations on case studies of field projects with consideration of methodological and conceptual issues.

Pascale Rerolle, from PRODESSA, described a research and development project conducted over several years in the San Dionisio region of Nicaragua. The project had achieved good results in terms of dissemination of technological innovations, particularly with regard to equipment for post-harvest of handling grain, including small silos, a maize sheller, and rice dehullers. This success resulted from not only the technical suitability of the innovations but also on the approach adopted by the project. The group teaching/training approach used by PRODESSA stimulates participants and ensures that technical aspects target not only to the farmers' problems but also their priorities, and technical, economic, sociological circumstances.

Roland Treillon from ENSIA, Massy discussed experience on the adoption of technical innovations in both industrialised countries and in development assistance projects. He explained the various methodological considerations with a bearing on project success, underlining that the likelihood of success is not limited to the technical and economic validity of an innovation. Rather, he emphasized, there is a need to manage all phases of the process, from the conception of an idea or the identification of a problem, to the diffusion of the proposed innovation. The preliminary diagnosis, the evolution and adaptation of the innovation, and its final evaluation cannot be considered as separate, unrelated processes. They constitute the heart of a partnership and must therefore be integrated for all participants in the project.

Philippe Deshayes, from CEPIAC, Montpellier, elaborated on this concept of continuous collaboration during the innovation project through a presentation on SIGESCO, a simulation game for management and accounting. In the game, members of a group become 'actors', and he clearly demonstrated the effectiveness of such a tool for stimulating individual and group participation in the evaluation of problems and potential solutions. SIGESCO is both a training and a motivational tool which can assist in guiding a project through management, organization, and evaluation.

Jonathan Coulter, from NRI, England emphasized the need to adjust the approach to projects by taking into consideration the development of the private sector in tropical countries. Referring to the launching of new food products, he recommended more detailed analyses of the market targeted, the product profitability and sustainability, and the market channels promoting sales. We should, in other words, be placing more reliance on marketing techniques.

Hyacinthe Mbengue, from ISRA/CNRA, Bambey, Senegal, brought participants back to the field practical level, describing a project for the development, testing and dissemination of millet dehullers in Senegal. This work was successful because right from the initial project idea active collaboration was achieved among all partners - users-consumers, researchers-developers and manufacturers of equipment. M. Mbengue reiterated that technical results, though they may be satisfactory, are not in themselves sufficient for success. Adoption of a piece of equipment such as a millet dehuller depends on the establishment of an appropriate credit scheme open to potential users, and on well-organized maintenance and spare-parts distributions systems. The extension of new technology requires a global approach taking into account the technical and socio-economic resources of the milieu involved.

Jean-Pierre Ouedraogo, from CILSS/PROCELOS, Ouagadougou, Burkina, discussed cereal processing and marketing enterprises in the Sahel, a diversified sector including centralised industries, custom mills in villages and towns, mini-mills and smaller, secondary processing units. The diversity can be related to market segmentation. Although food habits are changing and there is increasing demand for stabilized, ready-to-cook commodities, because of limited financial resources a large majority of housewives still rely on the product of custom-mills. M. Ouadraogo noted that support for projects in the cereal-processing sector should therefore be made according to whether promotion of mass consumption or implementation of agro-food small-scale enterprises is the overall objective.

Joel Dine, from the French Ministry of Cooperation, presented the methodology developed by his service for retrospective evaluation and comparative evaluation between similar projects in various countries. He emphasized the need to clearly specify that continuous readjustment is required during project activities. Regular evaluation provides information and guidance on any redirection that may be required during the course of the project

Adrien Gnagi, of the University of Berne, Switzerland (communication not reproduced in this report) pointed out the ambiguity in project identification of terms such as 'problems', 'needs' and 'demands', which are often distorted by the idea that farmers are unable to prioritize and solve their own problems. Arguing in favour of actions that will help farmers to identify and develop their own innovations, M. Gnagi demonstrated how sociology and anthropology, by examining the processes of innovation and adaptation of technologies adopted by farmers, might assist implementation of future projects.

From all these various communications, reflecting the diverse points of view of researchers and developers, sociologists and managers, technologists and economists, what can be concluded?

One conclusion now generally agreed is that innovations, though they be technically viable and economically feasible, will not necessarily be spontaneously adopted. The innovation is conceived, tested and tried, adapted and promoted by women and men. Their relationship and collaboration during the innovation process is a key element influencing its overall success. A partnership between researchers, users, manufacturers, consumers, executives, traders, and other involved must be fostered from the earliest stages of project development through to any follow-up and evaluation.

It is essential, particularly in post-harvest activities, to focus more attention on the market envisaged for innovations. This market is never homogeneous, operating at a number of economic levels. Every project should adopt a strategy that considers both the socioeconomic environment and the technique.

In summary, we need to move on the one hand towards examination of the components of the innovation process, and on the other towards the external factors impinging on the chances of adoption of the technical objective.

N. Bricas
CIRAD/SAR


Genèse et diffusion de l'innovation: l'expérience PRODESSA sur le thème post-récolte à San Dionisio

Pierre Gerbouin, Pascale Rerolle
Centre de Promotion et de Conseil en RechercheDéveloppement et Formation pour le Secteur Agricole, Nicaragua

Abstract

Genesis and dissémination of innovation: PRODESSA experience in post-harvest activities at San Dionisio, Nicaragua.

The research-action approach applied at San Dionisio since 1987 is drawn from experiences of research development and animation based on techniques of group pedagogy. Several innovations were initiated and disseminated, particularly in post-harvest activities: small grain silos, maize shellers, rice hullers, grains marketing services, etc. Unless the innovations assist in solving the main problems of the producers, they will not be adopted. They have to be prepared in consultation with the producers, in their environment, taking into consideration technical, economical, sociological and cultural aspects. Innovations must be known by the producers and therefore exchange of information is also an important factor. Innovations quite often require significant investments that producers alone cannot afford. Implementation of an appropriate credit system is therefore required.

1. PRODESSA et la recherche-action a San Dionisio

Le Centre de Promotion et de Conseil en Recherche Développement et Formation pour le Secteur Agricole (PRODESSA) est une ONG nicaraguayenne créée en 1987. Les objectifs que ses fondateurs se fixent à l'époque sont les suivants:

- au niveau local: appuyer les dynamiques paysannes qui peuvent contribuer à l'augmentation des revenus et à l'amélioration des conditions de vie des petits paysans;

- au niveau régional: élaborer, à partir d'expériences locales, des référentiels techniques, économiques, organisatifs et méthodologiques applicables en milieu paysan et pouvant être repris par des organismes de développement dans d'autres communes;

- au niveau national: participer à la formation de professionnels nicaraguayens par l'organisation de stages d'étudiants dans la zone ou sur des sujets de recherche d'intérêt pour les paysans, la participation à des séminaires de formation organisés par ou avec les facultés, etc...

La démarche mise au point en 1987 à partir de l'expérience des premières années du régime sandiniste s'inspire de la recherche-développement (Billaz, Dufumier 1980; Jouve, Mercoiret 1987, Sebillotte 1986) et de l'animation, utilisant la pédagogie de groupe (Belloncle 1985). Elle essaie de prendre en compte la problématique à résoudre et la dynamique sociale paysanne; elle cherche par ailleurs à instaurer une réflexion progressive de plus en plus englobante. Le processus de réflexion et d'action commence par une analyse de la situation débouchant sur un diagnostic (problèmes, atouts et contraintes,...), puis suivent la recherche d'alternatives techniques, économiques ou organisatives, l'expérimentation en conditions réelles, l'évaluation des résultats obtenus et, le cas échéant, la mise en place d'un programme de diffusion des innovations. Le rôle des techniciens de PRODESSA consiste à accompagner la recherche-action paysanne en suscitant la réflexion, en apportant des références nouvelles permettant de la faire avancer, en aidant à l'élaboration de projets et à la maîtrise des innovations grâce à la formation de la population locale (Cerbouin 1991).

Cette démarche a été testée en vraie grandeur et constamment ajustée à la réalité en fonction des réactions paysannes dans le bassin-versant de San Dionisio situé au sud-est de la ville de Matagalpa (voir carte no 1), habité par 2500 familles paysannes et dont la superficie est de 220 km2. Par rapport aux objectifs de PRODESSA et à l'expérimentation à mettre en oeuvre, cette petite région présente de nombreux avantages. Le milieu agro-écologique et socio-économique y est très hétérogène: précipitations moyennes variant de 1200 à 1500 mm/an entre l'est et l'ouest, altitude comprise entre 350 et 1100 m, exploitations paysannes de taille inégale, accès différencié au marché, nombreuses activités agricoles, etc.

Carte 1. Zone d'étude de San Dionisio, Région Vl, Nicaragua

Par ailleurs, la participation de sa population à plusieurs projets sociaux, et les quelques manifestations spontanées de lutte pour la terre révèlent un certain dynamisme social, nécessaire à la mise en oeuvre d'un projet dont la démarche se veut participative.

Pour assurer des échanges d'idées et obtenir des références permettant d'alimenter le processus de recherche-action, le PRODESSA a, dès le départ, développé des relations avec des institutions de formation, de recherche et de développement nicaraguayennes et extérieures.


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