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Préface

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Au cours des 15 dernières années, de nombreux pays en développement ont eu de plus en plus de mal à couvrir les besoins de leur population avec la production vivrière nationale. Même en déployant des efforts soutenus, ils n'ont pas toujours réussi à satisfaire la demande croissante d'aliments. En conséquence, des pénuries alimentaires généralisées ainsi que la faim et la malnutrition ont persisté, particulièrement parmi les groupes de population à faible revenu des pays en développement.

Pour redresser cette situation, les Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont recommandé, à la 8é session du Comité de l'agriculture (COAG) tenue en 1985, l'adoption de mesures pour élargir la gamme des aliments de base, moyennant la promotion d'autres cultures vivrières locales importantes du point de vue nutritionnel. Plus récemment, à sa 9e session, le COAG a demandé aux Etats Membres de donner la plus haute priorité à la production et à la consommation de racines, tubercules, plantains et bananes, compte tenu de leur rôle important dans l'amélioration de la sécurité alimentaire.

Bien que ces végétaux aient été pendant des siècles à la base de l'alimentation dans de nombreux pays en développement, ils ont été jusqu'à une période récente plutôt négligés par la majorité des instituts de recherche et des services de vulgarisation et par les responsables des approvisionnements alimentaires. Si l'on peut attribuer en partie cette négligence aux difficultés rencontrées au niveau de la commercialisation et de la transformation de ces denrées périssables, il faut aussi tenir compte du fait qu'elles ont souffert de leur image négative <<d'aliment des pauvres». Les racines et les tubercules féculents, tels que le manioc, ont toujours été associés à la pauvreté et accusés de favoriser l'apparition du kwashiorkor, forme de malnutrition protéino-énergétique avancée. La plupart de ces denrées étant consommées localement ou vendues sur les petits marchés à proximité, leur contribution réelle à la ration calorique des ruraux qui les produisent n'est pas complètement reconnue. Leur consommation dans les zones urbaines est loin d'être négligeable, notamment en Afrique et en Asie. Il est donc temps de faire ressortir les qualités de ces aliments et la contribution accrue qu'ils pourraient apporter au bien-être nutritionnel et à la sécurité alimentaire des pays en développement.

Cet ouvrage examine la valeur des racines, tubercules, plantains et bananes dans la nutrition humaine et leur importance dans le régime alimentaire. Son but est de promouvoir leur production et leur consommation en tant qu'éléments précieux d'une alimentation bien équilibrée et moyen d'atténuer la faim et les pénuries alimentaires saisonnières.

La présente étude s'adresse aux nutritionnistes, aux agronomes, aux diététiciens, aux agents de développement communautaire, aux enseignants et aux économistes. On espère que les fonctionnaires responsables de la planificalion des approvisionnements alimentaires et des importations et exportations de produits vivriers jugeront les faits présentés ici utiles pour leur travail. Les vulgarisateurs trouveront aussi des informations précieuses qui les aideront à accélérer l'évolution des habitudes alimentaires des groupes de population, en particulier de ceux qui souffrent d'une manière chronique de carence calorique et d'un manque de sécurité alimentaire.

P. Lunven, Directeur Division des politiques alimentaires et de la nutrition


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