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5. Résumé

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Parallèlement à l'importance croissante de la constitution de réserves de denrées récoltées, qui visent à assurer la permanence de l'alimentation dans les pays du tiers-monde, c'est aussi la question de l'établissement de l'état des pertes qui s'est imposée de plus en plus à de nombreuses organisations engagées dans l'aide au développement.

Outre le manque d'informations concernant les pertes survenant au sein des différents systèmes de post-récolte, on manque jusqu'à ce jour de méthodes standard qui permettraient de chiffrer ces pertes.

La multiplicité et l'extrême variété des opinions quant à la représentation des lignes de force qui régissent les pertes ont fréquemment donné lieu dans le passé à des évaluations contradictoires.

C'est la raison pour laquelle la présente étude, en se consacrant à un seul domaine à l'intérieur du système de post-récolte, a accordé une attention particulière aux aspects méthodiques de l'établissement des pertes. Afin d'illustrer la situation des pertes de stockage dans les climats tropicaux, on a pris ici à titre d'exemples certains greniers à mais typiques relevant d'entreprises de subsistance togolaises.

  1. Dans le cadre d'une enquête de deux années menée sur les lieux-mêmes, on a testé trois méthodes du point de vue de leur comparabilité et de leur facilité d'application: la méthode du comptage et du pesage, la méthode du poids volumique standard, et enfin la méthode du poids de 1000 grains
  2. Dans le but d'étudier tout spécialement l'importance des pertes occasionnées par une infestation due à P. truncatus (HORN), on a mis par ailleurs en application la méthode du poids des échantillons.
  3. Suivant les espèces et le type de grenier concernés, on a constaté des différences accentuées quant à l'ampleur des pertes subies à la suite d'une infestation d'insectes nuisibles. Les greniers abritant des espèces hybrides ont subi, au terme d'une période de stockage de 6 mois, les pertes relatives de MS les plus élevées: de 12 à 13 %. Dans des conditions de stockage comparables, les espèces locales traditionnelles, qui n'accusaient que 3 % de pertes de poids de MS, se sont avérées mieux adaptées au stockage Les pertes les plus faibles (moins de l %) ont été observées dans les greniers des régions montagneuses, qui sont soumis à un enfumage quotidien. Les pertes de poids de MS enregistrées dans des conditions climatiques et géographiques identiques, avec enfumage occasionnel, ont toutefois atteint 5 %.
  4. En raison de la forte infestation sur pied et de moins bonnes conditions de stockage, les greniers ont subi au cours des 120 premiers jours de la petite saison de stockage des pertes de poids de MS presque deux fois supérieures à celles enregistrées au cours de la période correspondante de la grande saison de stockage: 7,7 % contre 4,2 % seulement. Jusqu'au 180ème jour suivant la récolte, le total des pertes causées par les infestations d'insectes nuisibles durant la grande saison de stockage a atteint 6,4 %.
  5. Les pertes recensées pour une période de 6 mois à la suite d'une infestation du grenier par P. truncatus étaient, avec un chiffre de 30,2-T, 4 fois plus élevées que la moyenne des pertes subies dans les greniers victimes d'une infestation habituelle, pertes qui se chiffraient quant à elles à 7,1%.
  6. Aussi bien la méthode du comptage et du pesage que celle du poids volumique standard ont fourni des résultats similaires, alors que la méthode du poids de 1000 grains a conduit à une forte surestimation des pertes.
  7. Avec une part de 52 % du nombre total d'insectes nuisibles présents dans les greniers dans lesquels P. truncatus n'avait pas fait son apparition, C. quadricollis était le plus fortement représenté. L'insecte le plus important appartenant à l'espèce S. zeamais représentait à peu près 36 % de l'infestation globale. Outre C. hemipterus et C. fumatus, avec 3 %, les Tenebrionidae, P.subdepressus, T. castaneum, T. confusum et E. maxillosus ont acquis une certaine importance, surtout vers la fin de la saison de stockage, avec un total de 8 %.
  8. Avec un nombre de 101 insectes pour 1000 grains, le mais stocké durant la petite saison avait subi en moyenne, au bout de 120 jours, une infestation de 25 % supérieure à celle observée au cours de la grande saison de stockage.
  9. On n'a constaté dans la pratique que des différences minimes quant à l'intensité de l'infestation entre les couches extérieures et intérieures du grenier. Au cours d'un test de contrôle, on a pu observer en revanche une infestation nettement plus importante au niveau des couches extérieures.
  10. Au début des saisons de stockage, les larves de mites, introduites dans les greniers avec la récolte, représentaient un potentiel de dommages et de pertes considérables. Il s'agissait essentiellement en l'occurrence de deux espèces, une Ectomyelois sp. et Cryptophlebia leucotreta (MEYRICK).
  11. Les insectes nuisibles les plus importants avaient déjà été décelés en totalité sur les échantillons prélevés dans les champs. Notons toutefois que la petite saison de culture présentait une infestation 10 fois plus forte que la grande.

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