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(Les données concernant la longueur du corps se rapportent aux chenilles à complet développement)
Les chenilles des lépidoptères nuisibles aux denrées entreposées dans les pays chauds sont encore insuffisamment décrites pour que l'on puisse toutes les citer dans cette table où l'on a principalement considéré les espèces cosmopolites. On peut s'attendre à rencontrer dans les denrées de ces régions des espèces jusqu'alors inconnues ou mal connues comme ravageurs. Dans les cas douteux, une identification sûre des chenilles implique leur élevage jusqu'à l'état adulte.
1. Les pattes ventrales sont réduites à de petits verruqueux, les pattes thoraciques à de courts crochets. La chenille est cylindrique, à peine effilée aux extrémités, assez gauche et entièrement jaune clair. La capsule céphalique est brun-roux avec pièces buccales noires, antennes courtes et 6 yeux simples (stemmates) de chaque côté. Lg. 4,8-6,0 mm. Les chenilles complètement développées des mâles sont plus petites que celles des femelles et reconnaissables aux deux testicules rouge foncé visibles par transparence sur les 4e et 5e segments abdominaux. Chaque grain de céréale attaqué ne renferme qu'une chenille...............................Alucite des céréales, Sitotroga cerealella (OLIVIER, 1789)
Seules les chenilles néonates, longues de 0,1 mm, se trouvent en dehors des grains de céréales.
Elles ont des pattes thoraciques et abdominales bien développées, sont de coloration rouge-orange avec une tête plus foncée et portent, sur le dernier segment abdominal, 4 très longues soies qui favorisent leurs déplacements.
- Les pattes ventrales sont bien développées et du type coronate (fig. 96 B). Elles sont constituées d'un socle charnu non segmenté à contour circulaire et surmonté d'une couronne de crochets, souvent de longueur inégale. Petites chenilles unicolores, le plus souvent légèrement teintées (blanchâtres' jaunâtres ou rougeâtres)
2. Tête sans yeux simples latéraux, jaune-brun avec souvent son bord postérieur nettement plus foncé, parfois presque noir. Ecusson prothoracique brun clair ou jaune-brun. La chenille vit dans un fourreau soyeux à surface grossière et irrégulière tissé sur ou dans le maté riel nutritif (fig. 98 A), constitué presque toujours de substances sèches d'origine animale, occasionnellement aussi de farine de soja. Lg. 7-9 mm....................................... Mite des vêlements, Tineola bisselliella (HUMMEL, 1823)
La chenille peut tisser son cocon de nymphose hors du substrat nutritif et associer à sa surface d'autres substances de l'environnement, tels bois, liège, papier, etc.
- Tête avec yeux simples latéraux
3. Tête avec un seul oeil simples de chaque côté
- Tête avec plusieurs yeux simples de chaque côté
4. Soies c et h des 7 premiers segments abdominaux disposées sur une ligne presque verticale. c est située directement en arrière du stigmate (fig. 97 A). Article basal de l'antenne aussi long que le deuxième article. Tête brun clair à légèrement brun foncé, avec taches foncée. Pattes ventrales avec 27-37 crochets. Lg. 9-11 mm..................................Mite des tapisseries, Trichophaga tapetzella (LINNÉ, 1758)
- Soies c et h des 7 premiers segments abdominaux disposées sur une ligne presque horizontale; c est située nettement en dessous du stigmate (fig. 97 B)
5. Soies p des 9 premiers segments du corps longues. Tégument du thorax et de l'abdomen, entre les taches d'où émergent les soies (verruqueux ou pinacula), pourvu de poils très fins érigés sans nombreux spinules. Tête brun foncé avec une bande presque noire à la hauteur des yeux simples latéraux. Pattes ventrales avec 28-31 crochets. Lg. 7-12 mm............................ Teigne des nids, Niditinea fuscipunctella (HAWORTH, 1828)
- Soies p des 9 premiers segments du corps courtes. Tégument du thorax et de l'abdomen entre les verruqueux sur lesquels sont insérées les soies, densément pourvu de microscopiques spinules, sans fins poils érigés. Tête brun foncé. Pattes ventrales avec 28-31 crochets. Lg. 6,5-8,5 mm. La chenille vit dans un fourreau ouvert à l'avant et à l'arrière et qu'elle porte avec elle (fig. 98B)............................................................................... Mite des fourrures, Tinea pellionella LINNÉ, 1758)
6. Tête avec 2 yeux simples distincts de chaque côté. Soies c et h très près l'une de l'autre sur les segments abdominaux (fig. 97 C). Chenille jaune clair avec tête gris-jaune. Lg. jusqu'à 12 mm ................ Endrosis sarcitrella (LINNÉ, 1758)
Seulement dans les céréales humides des régions tempérées.
- Tête avec plus de 2 yeux simples de chaque côté
7. Tête avec 4 yeux simples latéraux de chaque côté
- Tête avec 6 yeux simples latéraux de chaque côté
8. En avant du stigmate du premier segment thoracique, la chenille étant vue de côté, 3 soies disposées sur une ligne horizontale. Tête brunâtre, écusson prothoracique incolore, corps blanc cireux avec sillons intersegmentaires profonds et faiblement pileux. Lg. jusqu'à 16 mm........................................................................ Teigne des semences, Hofmannophila pseudospretella (STAINTON, 1849)
La chenille vit dans un sac soyeux blanc auquel sont agglutinées des particules du matériel nutritif, dans les denrées d'origine végétale ou animale; elle attaque aussi le cuir des livres reliés. Elle est fréquente dans les meubles rembourrés d'appartements humides qu'elle quitte à l'approche de l'hiver pour rechercher un abri pour la nymphose. Nuisible aux céréales humides dans les régions tempérées.
- En avant du stigmate du premier segment thoracique, la chenille étant vue de côté, 2 soies dont la première apparaît obliquement sous la seconde. Chenilles rosâtres à jaune clair, nettement plus foncées vers les extrémités antérieure et postérieure. Tête, écussons prothoracique et anal brun-roux foncé. Les stigmates du premier segment thoracique et du 8e segment abdominal sont nettement plus gros que les autres. Lg. 20-25 mm............. Pyralis farinalis (LINNÉ, 1758)
Les chenilles vivent dans de longs tubes soyeux d'un diamètre de 3-5 mm et plus qui pénètrent au travers du substrat nutritif et auxquels sont densément agglutinés des grains ou parties de grains, si bien qu'il en résulte de longues «saucisses» de céréales. Dans les réserves de grosses graines, par exemple les haricots, les tubes soyeux restent nus. Ils peuvent aussi se ramifier.
9. Chenilles grises avec thorax rougeâtre, seulement dans les dépôts de pommes de terre en caves chaudes et humides, pas dans les tas secs. Elles creusent, entre la pelure et la chair des tubercules, des galeries où elles pénètrent souvent plus profondément dans les tubercules. Les galeries sont remplies d'excréments friables, de particules moisies de pulpe et apparaissent noirâtres au travers de la pelure claire.................................Teigne de la pomme de terre, Phthorimaea operculella (ZELLER, 1879)
Dans les pays tropicaux et subtropicaux, apparaît aussi en plein air. Rarement importée en Europe centrale.
- Chenilles dans les céréales et autres denrées végétales sèches, ainsi que dans les produits dérivés
10. Les deux soies h et c en avant du stigmate du premier segment thoracique, vu de côté, apparaissent, l'une par rapport à l'autre, sur une ligne horizontale ou légèrement oblique (fig. 95, Corcyra)
- Les deux soies h et c en avant du stigmate du premier segment thoracique, vu de côté, apparaissent perpendiculairement l'une au-dessus de l'autre (fig. 95, Ephestia)
Fig. 98. Chenilles de: A, Tineola bisselliella; B. Tinea pellionella (d'après DIEHL-WEIDNER).
11. Chenille blanc-jaunâtre ou gris-blanc; pilosité, tête et écusson prothoracique brun-roux. Bord des stigmates sur les segments du corps sensiblement de même épaisseur (fig. 95, Paralispa). Soies dorsales et latérales des 7 premiers segments abdominaux avec fins spinules. Lg. 25-30 mm............................................................ Pyrale des noix, Aphomia (Paralispa) gularis (ZELLER, 1877)
Nymphose dans un tissu soyeux épais et résistant, en général, plusieurs chenilles très près les unes des autres.
- Chenille blanche, tête et écusson prothoracique brun-roux. Bords des stigmates sur les segments du corps nettement plus épais en arrière qu'en avant (fig. 95, Corcyra et Pl. C. fig. h). Soies dorsales et latérales des 7 premiers segments abdominaux sans denticules visibles. Lg. 15 mm ............... Pyrale du riz, Corcyra cephalonica (STAINTON, 1866)
12. Capsule céphalique avec une suture épicraniale (fig. 100 B. C, v)
- Capsule céphalique sans suture épicraniale (fig. 100 A)
13. Le long des replis du corps se trouvent de petites dépressions ovales et pigmentées. Le stigmate du 8e segment abdominal est nettement plus gros que la surface délimitée par l'anneau qui entoure la soie r du même segment (fig. 99A). Groupe de soies c sur une grosse tache foncée. Corps blanc, souvent légèrement teinté de rougeâtre ou de jaune verdâtre. Tête, écusson prothoracique biparti, écusson anal, stigmates et petites dépressions pigmentées bruns. Lg. jusqu'à 20 mm ................ Mussidia nigrivenella RAGONOT, 1888
- Le long des replis du corps, pas de petites dépressions ovales pigmentées. Le stigmate du
8e segment abdominal est approximativement aussi gros que la surface délimitée par l'anneau qui entoure la base de la soie r du même segment. Le groupe de soies x ne se trouve pas sur une grosse tache brune. Sur les segments l-7 de l'abdomen, les soies e ne sont pas entourées d'un demi-anneau brun foncé; les autres soies ne sont également pas insérées sur des taches foncées, mais tout au plus sur des taches claires (fig. 99B). L'écusson anal est clair. Corps de coloration rosâtre; à la cuisson, cette coloration se renforce, principalement sur le dos. Tête et écusson prothoracique brunâtre. Lg. 13-18 mm............... Pyrale des figues et des caroubes, Ectomyelois (= Spectrobates) ceratoniae (ZELLER. 1839)
14. Soies dorsales (a et ß) sans tache foncée à leur base (fig. 95, Plodia). La plaque triangulaire de la face antérieure de la tête correspond environ aux 2/3 de la distance qui sépare son bord antérieur du vertex (fig. 100C et Pl. C, fig. g). Suivant le substrat nutritif, chenilles de coloration blanc pur, rosâtre, jaunâtre ou verdâtre. Tête, écusson prothoracique biparti, écusson anal et quelques petites taches à la base des soies du corps bruns. Lg. 13-18 mm...Pyrale des fruits secs, Plodia interpunctella (HUEBNER, 1810-1813)
- Soies dorsales (a et ß) avec taches foncées à leur base (fig. 95, Ephestia). La plaque triangulaire de la face antérieure de la tête (à l'exception d'E. kuehniella) correspond à la moitié de la distance qui sépare son bord antérieur du vertex (fig. 100 B et Pl. C, fig. i). Les crochets des pattes abdominales sont de deux sortes quant à leur longueur, les petits correspondant au tiers des grands. Chenilles blanchâtres, souvent avec un ton coloré qui dépend du contenu intestinal. ............ Ephestia 15
15. La soie e du 8e segment abdominal est située à une distance du stigmate correspondant à 2-3,5 fois le diamètre horizontal de ce dernier (fig. 95, kuehniella)
- La soie r du 8e segment abdominal est située à une distance du stigmate correspondant au diamètre horizontal de ce dernier (fig. 95. cautella)
16. Les stigmates du 8e segment abdominal sont aussi gros, ou légèrement plus gros, que la surface de l'anneau situé à la base de la soie r. La soie r est souvent insérée sur une tache pigmentée sombre. Chenille blanche, parfois rosâtre ou verdâtre avec tête, écusson prothoracique et anal bruns. Le triangle de la face antérieure de la tête est presque aussi long que celui de Plodia. 15-20 mm............Mite de la farine, Ephestia (Anagasta) kuehniella (ZELLER, 1879)
- Les stigmates du 8e segment abdominal sont nettement plus petits, leur diamètre correspondant aux 2/3, ou moins, de celui de l'anneau situé à la base de la soie r. La soie r ne se trouve jamais sur une tache pigmentée........................................... Pyrale du cacao, Ephestia (Ephestia) elutella (HUEBNER, 1796) 17.
Les soies dorsales postérieures (ß) sur chaque segment abdominal sont seulement 2-2,5 fois plus longues que les soies antérieures (a ). Les stigmates du 7e segment abdominal sont environ aussi gros que ceux du 6e segment. Les chenilles fraîchement écloses sont parfois rouge pâle sans que cette coloration soit disposée en bandes. Après cuisson, la peau apparaît, en général, noirâtre. Lg. 12-14 mm..........................................Pyrale des amandes. Ephestia (Cadra) cautella (WALKER, 1863)
- Les soies dorsales postérieures (ß) sur chaque segment abdominal sont 3-5,5- fois plus longues que les soies antérieures (a). La grosseur des stigmates du 7e segment abdominal est comprise entre celles des stigmates des 6e et 8e segments 18
18. Sur la face ventrale du métathorax, les 2 soies situées entre les hanches sont éloignées l'une de l'autre d'une distance 2 fois plus grande, ou moins, que celle qui les sépare chacune de la hanche correspondante (fig. 1001)). Chenilles fraîchement écloses avec bandes longitudinales rouge pâle.............................................................Pyrale des figues, Ephestia (Cadra) figulilella (GREGSON, 1871)
- Sur la face ventrale du métathorax, les 2 soies situées entre les hanches sont éloignées l'une de l'autre d'une distance au moins 3-5 fois plus grande que celle qui les sépare chacune de la hanche correspondante (fig. 100 E). Les chenilles fraîchement écloses sont souvent uniformément rougeâtres, sans rayures............................................. Pyrale des raisins secs Ephestia (Cadra) calidella (GUÉNÉE, 1845)
Planches A à D
Légendes des planches
Planche A.
Rangée supérieure: a, Lepismodes inguillinus;
b. Lepisma saccharina SAHRHAGE)
Rangée moyenne: c, touffe de soies sagittées (grossissement,
environ 190 x); d, tête de la soie sagittée de Trogoderma
sp. (grossissement, environ 2300 x) (d'après ELBERT, Anz.
Schädlingskde. Pflanzenschutz, Umweltschutz 49 (1976) et 51
(1978), avec l'autorisation de PAUL PAREY Verlag, Hamburg et
Berlin)
Rangée inférieure: e. Mussidia nigrivenella mâle
et femelle.
Planche B.
Rangée supérieure: Trogoderma granarium a, larve;
b. femelle et petit mâle.
Rangée moyenne: c, Ahasverus advena; d, Oryzaephilus
surinamensis; e. O. mercator (remarquer les différences dans
la structure des joues qui chez (:). surinamensis sont beaucoup
plus longues que chez O. mercator où elles apparaissent
dentées); f. Latheticus oryzae
Rangée inférieure: g. Stegobium paniceum; h. Rhyzopertha
dominica i, Lasioderma serricorne (remarquer les différences
de structure des antennes et de la sculpture des élytres).
Planche C.
Rangée supérieure: Pronotum et base des élytres de
sitophilus granarius (a), S. oryzae (b) et S. zeamais (c). Remarquer
la sculpture du pronotum chez S. oryzae la zone
médiane dépourvue de ponctuations et le plus grand nombre de
points chez S. zeamais.
Rangée moyenne: Callosobruchus chinenensis: d, grains de
haricot avec oeufs et fenêtre caractéristique de l'attaque au
travers de laquelle on voit la nymphe par transparence et que
l'adulte fera sauter au moment de l'éclosion; c. mâle âge avec
pilosité partiellement éliminée; f. adulte fraîchement éclos
avec pilosité intacte (remarquer particulièrement la grosse
tache quadratique au milieu de la base du pronotum).
Rangée inférieure: g. tête de la chenille de Plodia
interpunctella avec un triangle frontal allongé; h. tête et
premier segment thoracique de la chenille de Corcyra cephalonica
avec le stigmate dont le bord postérieur est plus épais que le
bord antérieur; i, tête de la chenille d'Ephestia cautella
avec triangle frontal plus court.
Planche D.
Préparations microscopiques de la bourse copulatrice traitée à
la potasse caustique des femelles de: a, Plodia interpunctella
b. Ephestia kuehniella; c, E. elutella; d, E.
cautella.
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