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4.4.3.1.5 Calcul de la quantité de poudre à mélanger aux marchandises stockées

Table des matières - Précédente - Suivante

Les doses d'application d'insecticides en poudre sont indiquées, soit en g de produit commercial par 100 kg de marchandise stockée, soit en ppm (parts per million). L'indication ppm se réfère à la quantité de matière active (m.a.) dans la marchandise.

Une quantité de 10 ppm veut dire qu'un million de parts pondérales de marchandise contiennent 10 parts de matière active. Etant donné qu'il y a 1 million de milligrammes dans un kilogramme, l'indication «10 ppm » est identique à l'indication « 10 mg/kg » et peut donc lui être substituée.

Calcul de la quantité de poudre insecticide nécessaire au traitement:

- Dose d'application indiqué en g/100 kg

Données nécessaires au calcul:
•poids de la marchandise à traiter (en kg)
•quantité d'application recommandée (en g/100 kg).

On multiplie alors la quantité de denrées à traiter (en kg) par la quantité d'application recommandée (indiquée en g/100 kg).

Exemple: On a 500 kg de maïs à traiter

La quantité d'application recommandée est de: 50 g de poudre/100 kg de marchandise.

Calcul:

Pour 500 kg de mais il faudra donc 250 g de poudre insecticide.

- Dose d'application indiquée en ppm

Données nécessaires au calcul:

•poids de la marchandise à traiter (en kg)
•taux de matière active contenue dans le produit (en %)
•quantité d'application recommandée (en ppm).

Le calcul des dosages, qui comprend 4 phases, sera effectué à l'aide de la table des ppm figurant à la fin de ce section:

Exemple: On a 300 kg de céréales à traiter.

L'insecticide choisi est une formulation en poudre à 5% de matière active. La quantité d'application recommandée est de 10 ppm.

Le point d'intersection de la ligne des 5% et de la colonne des 10 ppm indique la quantité de produit nécessaire au traitement de 100 kg de marchandise, à savoir 20 g.

En partant de cette même quantité, on calcule alors la quantité nécessaire pour 300 kg:

Il faudra donc 60 g de poudre insecticide pour traiter 300 kg de marchandise.

- Calcul de la quantité d'application de poudres insecticides dans le cadre de la méthode « sandwich »

Dans le cas de la méthode « sandwich », les quantités à appliquer sont les mêmes que pour la méthode consistant à répartir le produit uniformément sur la marchandise stockée. La quantité à appliquer sera donc fonction de la quantité de marchandise stockée, exprimée en kg, et le calcul sera effectué selon les indications figurant plus haut.

Pour chaque couche, dont l'épaisseur ne doit pas dépasser 20 cm, on calcule alors la quantité d'insecticide nécessaire en fonction du poids de la marchandise de cette couche. Cette quantité d'insecticide est ensuite poudrée sur la surface des denrées. On procédera de la même manière pour les couches suivantes.

Il est recommandé de conserver une part de la quantité calculé pour le traitement du sol, des parois et du toit du conteneur pendant le remplissage. Dans le cas du stockage sur plates- formes, on conservera une certaine quantité d'insecticide par couche. Cette quantité ainsi conservée servira, à l'issue de l'emmagasinage, au poudrage des côtés extérieurs du tas.

Exemple: On a à traiter du mais en épis au moyen d'une poudre insecticide.

La quantité d'application recommandée est de 50 g de poudre/100 kg de marchandise stockée.

Après avoir soigneusement poudré le sol à l'aide du produit, on y vide le contenu de 2 paniers de mais en épis, qui constituera la première couche. Les paniers pèsent en moyenne 60 kg.

Le poids total de la première couche sera donc de:

2 x 60g = 120 kg

Il faudra alors utiliser pour le traitement de la poudre insecticide choisie.

Pour les couches suivantes, y compris la couche finale, on utilisera de même 2 paniers de maïs en épis et 60g de l'insecticide choisi.

Il est parfois difficile, pour le petit paysan, de déterminer la quantité de marchandise stockée à traiter. Dans la mesure du possible, on pèse la marchandise stockée avant son emmagasinage, ou on compte le nombre de sacs ou de paniers qui ont été vidés dans l'entrepôt. Il est nécessaire de connaître au départ le poids moyen d'un sac ou d'un panier pleins.

Table pour le calcul des quantités de poudre nécessaires pour traiter 100 kg de grain

Concentration de matière active dans la poudre

Pourcentage de matière active recommandé pour l'application

0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 1 2 3 4 5 6 8 10 12

Quantité de poudre nécessaire (en.g) pour 100 kg de marchandise stockée

0,05% 20 40 60 80 100 200 400 600 800 1000 1200 1600 2000 2400
0,1% 10 20 30 40 50 100 200 300 400 500 600 800 1000 1200
0,2% 5 10 15 20 25 50 100 150 200 250 300 400 500 600
0,3% 3,3 7 10 13 17 33 67 100 133 167 200 267 333 400
0,4% 2,5 5 7,5 10 12,5 25 50 75 100 125 150 200 250 300
0,5% 2 4 6 8 10 20 40 60 80 100 120 160 200 240
1% 1 2 3 4 5 10 20 30 40 50 60 80 100 120
1,5% 0,7 1,3 2 2,7 3,3 7 13 20 27 33 40 53 67 80
2% 0,5 1 1,5 2 2,5 5 10 15 20 25 30 40 50 60
2,5% 0,4 0,8 1,2 1,6 2 4 8 12 16 20 24 32 40 48
3% 0,3 0,7 1 1,3 1,7 3,3 4 10 13 17 20 27 33 40
4% 0,25 0,5 0,8 1 1,3 2,5 5 7,5 10 12,5 15 20 25 30
5% 0,2 0,4 0,6 0,8 1 2 4 6 8 10 12 16 20 24

Exemple:

a) Vous avez à traiter 2 t de grain au moyen d'une poudre à 2% de m,a,,
b) Le taux d'application recommandé est de 10 ppm,
c) Combien faut-il de poudre pour effectuer le traitement?
d) Trouvez le point de recoupement de la ligne des 2% et de la colonne des 10 ppm!
e) Calculez la quantité de poudre requise pour 2 t (=2 000 kg):
50g / 100 kg × 2000 kg = 1000 g = 1 kg
f) 1 kg de poudre à 2% est nécessaire pour traiter 2 tonnes de grain à un taux d'application de 10 ppm,

4.4.3.2 Emploi de formulations

Dans la mesure où certaines formulations liquides sont également destinées à être utilisées dans le stockage au niveau des petits agriculteurs, nous renvoyons au chapitre 8 pour toutes informations concernant les instructions d'application et le calcul des doses à appliquer.

4.4.3.3 Fumigation

Dans de nombreuses régions d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud, les céréales sont stockées dans des conteneurs fermés en argile. Il y a quelques années, la fumigation de tels entrepôts paraissait une méthode tout à fait prometteuse de lutte contre les ravageurs des stocks au niveau du stockage à la ferme, notamment parce que cette technique est simple (lorsqu'elle est appliquée par un personnel correctement formé), bon marché et efficace, et que les fumigènes ne laissent pas de résidus dans les denrées stockées.

Au lieu de cela, le manque de contrôle et les risques pour les consommateurs et les personnes non impliquées dans la fumigation se sont manifestés de façon répétée suite à une manipulation incorrecte des fumigènes par des agriculteurs non formés. La mauvaise herméticité des conteneurs a rarement permis d'obtenir les effets recherchés, pendant qu'hommes et animaux sont exposés à des risques graves pour leur santé. La fumigation au niveau du stockage fermier est par conséquent à déconseiller dans tous les cas.

4.4.4 Lutte contre les termites

Dans les greniers traditionnels ou les entrepôts en terre, les termites peuvent devenir une nuisance considérable. Dans la plupart des cas, elles ne provoquent pas de dégâts substantiels aux marchandises stockées, mais détruisent les structures de stockage, notamment les éléments de construction en bois ou en paille.

La lutte contre les termites est une entreprise assez difficile. Comme c'est le cas pour les autres ravageurs des produits stockés, la meilleure approche est en l'occurrence la prévention. Plusieurs espèces de bois durs, comme le teck, résistent aux attaques des termites. Dans les régions où les termites se rencontrent fréquemment, les constructions en terre dépourvues d'éléments de paille sont plus fiables. Les poteaux de greniers imprégnés d'huile minérale à leur base peuvent résister des années durant. Il existe également des préparations insecticides élaborées pour la protection des bois (par ex. la deltaméthrine), mais il est souvent difficile de se les procurer dans les zones rurales africaines. Si les constructions en dur, dans la mesure où elle font obstacle à l'intrusion des termites, sont certes à recommander dans les zones à risques, il ne faut cependant pas oublier que les termites réussissent en général à trouver des petites fissures qui leur permettront tout de même d'y accéder. C'est pour cela qu'il est indispensable d'inspecter régulièrement les locaux, de détruire les galeries et de réparer immédiatement tous les dommages occasionnés aux structures de stockage.

Certaines des plantes utilisées pour la protection des produits stockées sont censées posséder des effets répulsifs sur les termites. Il s'agit entre autres de Hyptisspicigera (cf. section 4.4.1.2.2). Ces effets n'ont cependant pas fait jusqu'ici l'objet d'études approfondies.

4.5 Ouvrages de référence à consulter

ANONYME (1985) Prevention of Post- harvest Food Losses, FAO, Rome. 121 p.

ANONYME (1981) Post Harvest Problems, GTZ, Eschborn, 258 pages, annexes

ANONYME (1981) Problémes de post- récolte, GTZ, Eschborn, 242 pages, annexes

ANONYME (1975) Séminaire ouest- africain sur le rôle des volontaires dans le stockage des grains au niveau de la ferme et du village. GTZ, Eschborn, 267 p.

APPERT, J. (1985) Le stockage des produits vivriers et semenciers, volumes I + II, Maison neuve et Larose, Paris, 225 p.

DICHTER, D. (1978) Manual on Improved Farrn and Village Level Grain Storage Methods, GTZ, Eschborn, 244 p.

HALL, D.W. (1970) Handling and Storage of Food Grains in Tropical and Subtropical Areas, FAO, Rome, 350 p.

HARNISCH, R. & S. KRALL (1986) Instructions for Building a Fumigable Warehouse for Small- Scale Grain Storage at Viilage Level; Directives pour la construction d'un magasin fumigable pour le stockage à petite échelle au niveau du village, GTZ, Hambourg, 106 p.

KAT, J. & ALIOU DIOP (1985) Manual on the establishment, operation and management of cereal banks, FAO, Rome, 99 p.

LINDBLAD, S. & L. DRUBEN (1976) Small Farm Grain Storage, ACTION/Peace Corps/VITA


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