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Plomb et ses composes organiques

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APPELLATIONS

Nom dans le registre: Composés organiques du Plomb 
Remarques:
Etant donné que le plomb tétraéthyle et le plomb tétraméthyle sont les seuls composés organiques du plomb revêtant de l'importance au plan commercial, les données suivantes se référeront à ces substances.

Numéro du CAS: 78-00-2 75-74-1
Nom de la substance: Plomb tetraéthyle Plomb tétraméthyle
Synonymes,    
noms commerciaux: TEL, Ethyl fluid TML, Methyl fluid
Nom(s) anglais: Lead tetraethyl Lead tetramethyl
Nom(s) allemand(s): Bleitetraethyl Bleitetramethyl
Description générale: Liquide incolore huileux, d'odeur douceâtre lorsque fortement dilué. Liquide incolore, d'odeur douceâtre lorsque fortement dilué.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C8H20Pb C4H12Pb
Masse atomique relative: 322,4 g 267,33 g
Masse volumique: 1,653 g/cm3 1,995 g/cm3
Densité de gaz: 11,2 9,23
Point d'ébullition: >100°C décomposition >110°C décomposition
Point de fusion: -136.8°C -27,5°C
Tension de vapeur: 0,3 hPa à 20°C
3,0 hPa à 50°C
32 hPa à 20°C
128 hPa à 50°C
Point d'éclair: » 80°C <21°C
Température d'ignition:   220°C
Limites d'explosivité: 1,8 vol.% (limite d'expl. inférieure) 1,8 vol.% (limite d'expl. inférieure)
Solubilité: Dans l'eau: pratiquement insoluble; soluble dans les solvants organiques et dans les graisses. Dans l'eau: pratiquement insoluble; soluble dans les solvants organiques et dans les graisses.
Facteurs de conversion: 1 ppm = 13,4 mg/m3
1 mg/m3 = 0,07 ppm
1 ppm = 11,1 mg/m3
1 mg/m3 = 0,09 ppm

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Le plomb tétraéthyle et le plomb tétraméthyle étaient autrefois utilisés comme antidétonant dans les carburants.

Origine/fabrication:
Le plomb tétraéthyle est produit soit par réaction radicale d'alliages de plomb (Na/Mg) avec du chlorure d'éthyle à une température d'environ 70°C ou par réaction d'aluminium triéthyle avec des acétates de plomb dans des solvants non polaires.

TOXICITE

Homme: LDLo 1,70 µg/kg (estimation), (TEL) sel. UBA, 1986
Mammifères:
Rat LDLo 17 mg/kg, v. orale, (TEL) sel. UBA, 1986
  CL50 850 mg/m3, inhalation (60 mn), (TEL) sel. UBA, 1986
  LDLo 31 mg/kg, v. intraveineuse, (TEL) sel. UBA, 1986
  TDLo 11 mg/kg, v. orale, (6.-16. jours de gestation), (TEL) sel. UBA, 1986
  TDLo 7 500 mg/kg, v. orale, (4.-14. jours de gestation), (TEL) sel. UBA, 1986
  DL50 15 mg/kg, v. parentérale, (TEL) sel. UBA, 1986
  DL50 109 mg/kg, v. orale, (TML) sel. UBA, 1986
  LDLo 73 mg/kg, v. intrapéritonéale, (TML) sel. UBA, 1986
  TDLo 80 mg/kg, v. orale, (9.-11. jours de gestation), (TML) sel. UBA, 1986
  DL50 105 mg/kg, v. parentérale, (TML) sel. UBA, 1986
Souris LCLo 650 mg/m3, inhalation (7h), (TEL) sel. UBA, 1986
  LDLo 86 mg/kg, v. subcutanée, (TEL) sel. UBA, 1986
  TDLo 100 mg/kg, v. sous-cutanée(21j), intermittent, (TEL) sel. UBA, 1986
Lapin LDLo 24 mg/kg, v. orale, (TML) sel. UBA, 1986
  LDLo 3 391 mg/kg, v. dermale, (TML) sel. UBA, 1986
  LDLo 90 mg/kg, v. intraveineuse, (TML) sel. UBA, 1986
Cobaye LDLo 995 mg/kg, v. dermale, (TEL) sel. UBA, 1986
Organismes aquatiques:
Poissons 1,4 mg/l mortel sel. UBA, 1986
Plancton 0,5 mg/l toxique sel. UBA, 1986

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: Le plomb tétraéthyle et le plomb tétraméthyle sont des composés organiques de plomb hautement toxiques. En raison de leur bonne liposolubilité, ils sont rapidement absorbés par voie cu-tanée. TEL/TML agissent essentiellement sur le système nerveux central en provoquant des symptômes d'excitation, de convulsion et de délire. La paralysie et la maladie de Parkinson peuvent apparaître après un certain temps de latence. La toxicité est due principalement à l'ion de triéthyle qui se forme lors de la décomposition. Dans le cas d'alkylation, TEL/TML peuvent avoir un effet carcinogène; une exposition chronique peut se traduire par une intoxication au plomb.

(Voir également la Fiche "Plomb  et ses composés inorganiques").

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique :
Les eaux de surface forment un réservoir d'accumulation privilégié pour les composés de plomb organiques. Etant donné que TEL/TML ne sont pratiquement pas solubles dans l'eau, ils se déposent et s'accumulent dans les sédiments ou sont adsorbés sur des particules en suspension.

Atmosphère:
De grande quantités de plomb  parviennent dans l'atmosphère à la suite de processus de combustion. On observe une différence essentielle entre les zones urbaines et les zones rurales. En fonction de la vitesse et de la direction des vents, des précipitations et de l'humidité ambiante, les dérivés du plomb peuvent être transportés sur de longues distances. Cependant, la plus grande partie se dépose sur de petites particules de poussière dans l'air, qui à leur tour sont déposées sur la végétation et le sol. Le plomb émanant des gaz d'échappement des véhicules s'accumule aux abords immédiats des axes routiers.

Sols:
Tous les dérivés et composés du plomb s'accumulent dans les sols.
(Voir également la Fiche "Plomb  et ses composés inorganiques").

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ.

Statut

Valeur

Cat.

Remarques Source
Air: Amb.prof. D

L

0,075 mg/m3

MAK

Peau, établi ss. forme de Pb DFG, 1989
  Amb.prof. SU

(L)

0,005 mg/m3

PDK

Peau, établi ss. forme de Pb sel. KETTNER, 1979
  Amb.prof. USA

(L)

0,1 mg/m3

TWA

Peau, TEL établi ss. forme de Pb ACGIH, 1986
  Amb.prof. USA

(L)

0,15 mg/m3

TWA

Peau, TML établi ss. forme de Pb sel. AUER TECHNIKUM 1988

VALEURS COMPARATIVES/DE REFERENCE
(Voir également la Fiche "Plomb  et ses composés inorganiques").

EVALUATION ET REMARQUES

Etant donné que le plomb tétraéthyle et le plomb tétraméthyle sont hautement toxiques, leur usage d'antidétonant dans les carburants a été fortement limité dans les pays industrialisés. L'inhalation de vapeur et le contact direct avec la peau doivent absolument être évités.

(Voir également la Fiche "Plomb  et ses composés inorganiques").

 

Pyridine

APPELLATIONS

Numéro du CAS: 110-86-1
Nom dans le registre: Pyridine
Nom de la substance: Pyridine
Synonymes, noms commerciaux: Pyridinum , Azine 
Nom(s) anglais: Pyridine, Pyridinum
Nom(s) allemand(s): Pyridin, Pyridinum
Description générale: Liquide incolore d'odeur nauséabonde.

PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

Formule brute: C5H5N
Masse atomique relative: 79,10 g
Masse volumique: 0,9819 g/cm3
Densité de gaz: 2,73
Point d'ébullition: 115,5°C
Point de fusion: -41,8°C
Tension de vapeur: 20,5 hPa à 20°C
Point d'éclair: 17°C
Température d'ignition: 550°C
Limites d'explosivité: 1,7-10.6 vol% (56-350 g/m3)
Seuil olfactif: 0,02 ppm (dans l'air)
Solubilité: Entièrement soluble dans l'eau. Bonne solubilité dans les alcools, les éthers, les huiles et l'essence.
Facteurs de conversion: 1 mg/m3 = 0,304 ppm
  1 ppm = 3,288 mg/m3

ORIGINE ET UTILISATIONS

Utilisations:
Le produit technique est mélangé avec des picholines et d'autres substances. La pyridine sert de dénaturant pour l'éthanol, comme solvant  en laboratoire et dans la production de sels organiques et de produits chimiques. On l'utilise enfin pour la synthèse d'un grand nombre de médicaments, d'alcaloïdes, de colorants, de désinfectants, d'herbicides et d'insecticides.

Origine/fabrication:
On trouve cette substance dans le goudron de charbon d'os, le goudron de houille et le goudron à distillation lente, dans les huiles pyrogénées d'origines diverses, les huiles des schistes bitumineux ainsi que dans l'huile de café. La synthèse de la pyridine s'opère par lavage de goudron de houille au moyen d'acide sulfurique dilué, la séparation étant ensuite effectuée à l'aide d'alcalis.

Chiffres de production:
Production mondiale 1989 = 26.000 t/a (ULLMANN, 1993)

TOXICITE

Homme: DL 15 g  
Mammifères:
Souris DL50 891 mg/kg sel. UBA, 1986
Rat DL50 866 mg/kg sel. UBA, 1986
Rat CL50 4.000 ppm, 4 h, inhalation sel. UBA, 1986
Organismes aquatiques:
Poissons CL 15 mg/l sel. HOMMEL, 1993
Daphnie CL0 70 mg/l sel. HOMMEL, 1993
Daphnie CL 50 240 mg/l sel. HOMMEL, 1993
Daphnie CL 100 910 mg/l sel. HOMMEL, 1993

Pathologie/toxicologie

Homme/mammifères: La pyridine est une neurotoxine et un irritant local, en particulier pour les yeux et les muqueuses; Les symptômes d'intoxication suivants sont typiques: vertiges, maux de tête, torpeurs, vomissements, rougeurs cutanées et paralysie des nerfs crâniens. Des effets spécifiques sont observés chez les mammifères soumis à une exposition prolongée, notamment une inhibition du métabolisme de l'ammoniac dans le cerveau, le foie et les reins.

COMPORTEMENT DANS L'ENVIRONNEMENT

Milieu aquatique:
Cette substance est entièrement soluble dans l'eau, mais continue à former des mélanges toxiques même lorsqu'elle est fortement diluée. Dans des climats chauds, des mélanges explosifs avec l'air peuvent se former à la surface du liquide. Des immissions continues de pyridine dans le milieu aquatique peuvent se traduire par une métabolisation accrue de la microflore. Des concentrations de 0,5 mg/l sont suffisantes pour inhiber les processus de nitrification et d'ammonification. Les processus d'oxydation se réduisent sensiblement à partir d'une concentration de 5 mg/l. Dans les systèmes aquatiques, ce composé est relativement stable car il ne se produit pas d'hydrolyse.

Atmosphère:
Liquide toxique et inflammable qui s'évapore rapidement; les vapeurs s'enflamment aisément et sont plus lourdes que l'air.

Sols:
La pyridine se caractérise par une grande mobilité dans les sols. Les applications combinées de pyridine et de phénol augmentent la stabilité de la pyridine dans les sols. On observe d'abord un effet bactériostatique, puis des phénomènes d'adaptation aussi bien dans les sols que dans les systèmes aquatiques. Des concentrations de 750 mg/kg dans le sol disparaissent au bout de 4 mois.

Dégradation, produits de décomposition, demi-vie ;
Après résorption, la pyridine se répartit assez rapidement dans le corps humain. La dégradation métabolique s'effectue surtout par méthylation ou par oxydation sur la paire d'électrons libres de l'atome d'azote. Parmi les métabolites identifiés figure notamment la N-oxyméthylpyridine. L'élimination de cette substance est, en outre, relativement rapide. Des concentrations de 0,4 g/kg de poids corporel sont entièrement éliminées au bout de 3 jours.

VALEURS LIMITES DE POLLUTION

Milieu Secteur Pays/ organ. Statut Valeur Cat. Remarques Source
Eau: Eau pot. SU R 0,2 mg/l     sel. KOCH, 1989
  Eau sout. D(HH) R 0,01 mg/l   Etude sel. LAU-BW, 1989
  Eau sout. D(HH) R 0,03 mg/l   Assainissement sel. LAU-BW, 1989
  Eau sout. NL R 0,005 mg/l   Référence sel. TERRA TECH, 6/94
  Eau sout. NL L 0,03 mg/l   Intervention sel. TERRA TECH, 6/94
  Effluents SU R 1 mg/l     sel. KOCH, 1989
  Pisciculture SU R 0,01 mg/l     sel. KOCH, 1989
Sols:   NL R 0,1 mg/kg SSA   Référence sel. TERRA TECH, 6/94
    NL L 1 mg/kg SSA   Intervention sel. TERRA TECH, 6/94
Air: Amb.prof. D L 5 ml/m3 MAK Lim. max. II, 1 DFG, 1989
  Amb.prof. D L 15 mg/m3 MAK   DFG, 1989
  Amb.prof. D L 0,2 ml/m3 MIK 1) A sel. BAUM, 1988
  Amb.prof. D L 0,7 mg/m3 MIK 1) A sel. BAUM, 1988
  Amb.prof. D L 0,6 mg/m3 MIK 2) B sel. BAUM, 1988
  Amb.prof. D L 2,1 mg/m3 MIK 2) B sel. BAUM, 1988
  Amb.prof. USA (L) 15 mg/m3 TWA   sel. SORBE, 1986
  Amb.prof. USA (L) 5 ml/m3 TWA   sel. SORBE, 1986
  Amb.prof. USA (L) 30 mg/m3 STEL   sel. SORBE, 1986
  Amb.prof. USA (L) 10 ml/m3 STEL   sel. SORBE, 1986
  Amb.prof. SU (L) 1,5 ml/m3 PDK   sel. SORBE, 1986
  Amb.prof. SU (L) 5 mg/m3 PDK   sel. SORBE, 1986
  Emission D L 20 mg/m3   flux massique ³ 0,1 kg/h sel. TA-Luft, 1986

Remarques:
1) Pour le traitement de l'eau potable: A = désigne les seuils de pollution en dessous desquels de l'eau potable peut être produite par des procédés naturels
2) Pour le traitement de l'eau potable: B = désigne les seuils de pollution en dessous desquels de l'eau potable peut être produite par des procédés physico-chimiques connus et éprouvés

EVALUATION ET REMARQUES

En raison de l'hydrosolubilité et de la volatilité de la pyridine jointes à une faible bio- et géo-accumulation, cette substance possède une mobilité et une dispersivité assez élevées dans l'hydrosphère, la pédosphère et l'atmosphère ainsi qu'entre ces divers compartiments de l'environnement. La pyridine ne peut être stockée en décharge. Les résidus peuvent être éliminés dans des usines d'incinération pour déchets spéciaux. Les rejets de pyridine dans le milieu aquatique doivent en tout cas être évités.


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