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Chapitre 9: La sécurité alimentaire des pays en développement

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Obstacles à la production
Conclusion

 

La sécurité alimentaire a été définie par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (FAO) comme «l'accès matériel et économique aux aliments, en tout temps et par tous les hommes». Cela implique que des aliments devraient être disponibles toute l'année pour soutenir l'énergie et la santé des ménages, et pour couvrir les besoins nutritionnels. A la disponibilité des aliments doit s'ajouter la capacité de chaque ménage à les acheter. les produits alimentaires doivent être offerts à des prix raisonnables, notamment pour les pauvres. Un système de sécurité alimentaire devrait fonctionner comme une banque d'aliments durant les périodes de mauvaises récoltes, de catastrophes naturelles et d'hostilités intérieures ou extérieures.

Durant les pénuries alimentaires saisonnières ou de niveau national, les groupes courant des risques du point de vue nutritionnel comprennent les familles rurales et urbaines pauvres, sans terre ou ne possédant qu'un petit lopin et ayant des ressources limitées pour faire face aux besoins nutritionnels des nourrissons et des femmes enceintes vulnérables. Pour garantir à ces groupes l'accès à la nourriture, il faudra accroître leurs possibilités de mener des activités rémunératrices et leur fournir des denrées alimentaires de base en quantités suffisantes et à des prix raisonnables.

C'est par des mesures prises au niveau local pour relever la production des aliments de base consommés sur place que l'on pourra le mieux assurer la sécurité alimentaire des ruraux. La production d'un excédent alimentaire, pour faire face à la demande des marchés garantis, fournira un revenu supplémentaire aux producteurs, et des disponibilités alimentaires accrues qui pourront être transformées en produits prêts à consommer pour les zones urbaines.

Les familles les plus nécessiteuses désireront accroître la production si la promotion est axée sur des aliments constituant la base de leur alimentation. L'idéal serait que ces aliments soient adaptés aux systèmes agricoles existants, et soient propres à assurer un fort rendement de la terre et du travail, compte tenu des difficultés dues aux précipitations imprévisibles et aux apports limités de capitaux.

Etant donné la situation d'un certain nombre de pays, les racines et les tubercules présentent beaucoup d'avantages en tant que cultures vivrières pour la sécurité alimentaire des ménages, le manioc étant peut-être la plus importante.

Le manioc est déjà un aliment de base sous les tropiques, où il subit de nombreuses transformations. Il offre de nouvelles possibilités pour l'amélioration des rendements et la transformation en un plus grand nombre de produits prêts à consommer, mais il est nécessaire de mener des recherches sur les technologies alimentaires afin de concevoir un petit équipement approprié à leur fabrication.

Transformer les plantes-racines en aliments prêts à consommer améliorera leur acceptation par la population urbaine. Cela ouvrira de nouveaux marchés, encourageant ainsi l'accroissement de la production de racines. La consommation d'aliments transformés à base de produits locaux pour remplacer les denrées importées permettra aussi d'économiser des devises.

La malnutrition a un caractère saisonnier bien marqué dans de nombreux pays. La période de famine est raccourcie parla sélection des cultures et des variétés qui prolonge la période de la moisson, et par la polyculture qui étale les risques. La sécurité alimentaire est améliorée par la culture de plantes résistant à la sécheresse, qui sont produites comme réserves alimentaires.

Quand la sécheresse se prolonge, le manioc est souvent la seule culture qui survit. Transformé en gari dans de bonnes conditions, c'est un aliment sain qui se conserve bien pendant un an. Dans le Pacifique Sud, notamment à Fidji, les produits fermentés à base de manioc sont conservés pendant des mois, voire des années, dans des fosses creusées dans le sol, et utilisés en cas de besoin. A l'occasion, on peut aussi laisser en terre pendant trois ans des plantes de manioc mûr. Toutefois, cela diminue la superficie réelle disponible pour les cultures successives, et réduit aussi l'aptitude à être transformées de la plupart des variétés de manioc. Les plantes-racines peuvent fournir des aliments à consommer avant la moisson. Au Nigéria, le manioc est généralement planté à la fin de la rotation, puisqu'il donne d'assez bons rendements sur des sols appauvris.

Le manioc cultivé comme réserve alimentaire peut ne pas être récolté si les approvisionnements alimentaires des familles sont abondants. Ce végétal produit énormément de biomasse sous forme de racines, tiges et feuilles qui pourraient être incorporées dans des mélanges d'aliments équilibrés pour le petit bétail, par exemple pour les porcs. La possession de quelques têtes de bétail permet de faire la soudure en période de disette, car leur vente permet d'acheter des aliments d'appoint.

Pour Rosling (1987), le manioc est la «Cendrillon des pauvres», du fait que sa diffusion rapide en Afrique a conduit originellement à une amélioration de la productivité agricole et a prévenu des famines potentielles dans certaines zones. Ce rôle important disparaîtra si la productivité agricole en Afrique continue de baisser. La pression démographique sur la terre entraîne un raccourcissement de la période de jachère. L'absence de rotation des cultures entraîne une augmentation des maladies et des infestations de parasites, d'où des rendements plus faibles. Il est indispensable d'améliorer les systèmes agricoles ou d'en créer de nouveaux afin d'accroître la productivité et d'assureret maintenir la fertilité des sols. Cela permettra aux agriculteurs d'obtenir de bons rendements et, avec une politique de soutien judicieuse de l'Ebat, des racines seront disponibles toute l'année à des prix raisonnables. Comme l'énergie alimentaire disponible est encore limitée dans de nombreux pays tropicaux, l'adoption effective d'une telle politique assurera des ressources énergétiques supplémentaires pour améliorer la santé des groupes défavorisés.

Dans de nombreux pays tropicaux, la majorité de la population vit en milieu rural et pratique une agriculture de subsistance. Parmi les principales plantes cultivées pour l'autoconsommation figurent les racines. Les responsables politiques considèrent souvent les racines comme des aliments à bon marché destinés aux pauvres, et orientent les agriculteurs en priorité vers les grandes céréales. On compte sur ces dernières pour augmenter la production vivrière locale, comme cela a été le cas pendant la révolution verte en Inde. Mais cela n'est pas toujours possible faute d'intrants et de l'absence d'une infrastructure de commercialisation. Par ailleurs, des précipitations régulières sont aussi une condition préalable à l'implantation réussie de la culture du riz, du blé ou du maïs. Si les pluies sont insuffisantes, la sécurité alimentaire locale peut dépendre d'aliments de base traditionnels résistant à la sécheresse comme le sorgho, le mil et le manioc.

Tableau 9.1 Comparaison entre les rendements de la patate en stations expérimentales et les rendements moyens nationaux

Pays Rendement
potentiel
Rendement à
l'exploitation
(#hz)
Ecart entre
les
rendements
Amélioration
possible(%)
Tropicaux
Inde 37 7 30 428
Philippines 35 5 30 600
Nigéria 32 13 19 146
Tempérés
Japon 35 21 14 75
Corée 43 23 20 115
Etats-Unis 45 13 32 246

D'après les rendements obtenus en stations expérimentales. Moyenne nationale pour 1979.
Source: FAO, 1980.

Dans certaines régions d'Asie, les cultures irriguées sont déj à bien établies, des engrais et des pesticides sont disponibles et les conditions se prêtent à l'introduction de variétés de céréales à haut rendement. Par ailleurs, ces pays ont aussi leurs propres racines locales dont les rendements pourraient être considérablement améliorés par la sélection de variétés et un apport accru de facteurs de production. Un système de production ou de consommation fondé uniquement sur deux ou trois cultures vivrières est extrêmement vulnérable et risque d'être nutritionnellement déséquilibré. Cultiver des racines et des tubercules en plus des céréales renforce la sécurité alimentaire et permet de varier et d'améliorer l'alimentation.

Villareal (1982) a choisi la patate comme exemple pour illustrer le potentiel productif des plantes-racines. Les rendements en stations d'essais sont jusqu'à 600 fois supérieurs aux rendements à l'exploitation (tableau 9.1). On retrouve également le même écart pour d'autres plantes-racines.

Malheureusement, ces plantes n'acquièrent de l'importance qu'en périodes de guerre, de calamités ou de famine. Cependant, les agriculteurs connaissent déjà bien ces cultures de base qui sont sous plusieurs aspects des cultures idéales pour assurer la sécurité alimentaire sous les tropiques. Elles s'accommodent très bien des sols appauvris par le raccourcissement des périodes de jachère et la pression démographique exercée sur la terre et offrent, comme dans le cas du manioc, une bonne résistance à la sécheresse sévissant dans les zones arides. La transformation des racines pourrait aussi créer une industrie familiale ouverte aux femmes rurales. Certaines racines peuvent être récoltées en partie, si besoin est, durant le cycle végétatif de 70 à 90 jours, mais il est préférable d'attendre au moins 120 jours.

Dans de nombreuses régions de plaine en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les précipitations et l'agriculture de subsistance ont un caractère saisonnier marqué. Les variations saisonnières dans les disponibilités alimentaires sont considérablement réduites par la culture du taro. Comme l'indique la figure 9.1, deux espèces de taro, Colocasia et Xanthosoma, se complètent l'une l'autre en fournissant des calories pendant la période de végétation. La banane aussi, en tant que source de calories en toutes saisons, aide à régulariser les approvisionnements et assure la sécurité alimentaire des ménages tout au long de l'année.

Chandra (1979) a calculé l'énergie dépensée par une culture pour utiliser les ressources afin de donner un rendement dans un système de culture donné à Fidji. Il a obtenu des valeurs relatives de 66 pour l'igname, 60 pour la patate, 52 pour le manioc et 21 pour le taro, tandis que d'autres cultures pratiquées sur la même exploitation, dont le maïs, le riz, les légumes secs et les légumes, ont donné des chiffres beaucoup plus bas, indiquant que les rendements par rapport à la dépense d'énergie étaient plus élevés avec les plantes-racines, dans ses conditions expérimentales.

Comme on l'a montré précèdemment, la patate peut fournir plus de calories par unité de surface que les céréales et la plupart des autres cultures, à l'exception de la canne à sucre. Pour ce qui est des recettes brutes par hectare, la pomme de terre est la plus rentable comme le montre le tableau 9.2 (Horton et al., 1984) avec 1 500 dollars/ha, suivie de prés par l'igname (1 469 dollars); viennent ensuite la patate, le manioc et le taro avec des chiffres inférieurs, en raison de leurs prix et de leurs rendements relativement bas. Les céréales enregistrent des recettes inférieures allant de 366 dollars/ ha pour le riz à 177 dollars/ha pour le sorgho, confirmant la supériorité des racines pour œ qui est des recettes brutes par unité de terre. Le manioc, l'igname, la pomme de terre et la patate sont très bien placés dans la liste des principales cultures vivrières pour la production de matière sèche par hectare (tableau 9.3); la pomme de terre et l'igname sont classées première et seconde pour la production d'énergie alimentaire par hectare et par jour, la patate sixième et le manioc neuvième. La pomme de terre arrive troisième dans la liste des cultures les plus productives pour les économies de marché des pays en développement, quant aux protéines comestibles par hectare et par jour (Horton et al., 1984). Idusogie (1971) a fait observer qu'en Afrique de l'Ouest, les ignames peuvent fournir plus de protéines par hectare et par an que le maïs, le riz, le sorgho et même le soja. Doku (1984) a estimé que l'utilisation des variétés améliorées de racines dans des conditions d'exploitation rationnelles pouvait aboutir à une production annuelle d'environ 140 t/ha pour le manioc et les ignames, et jusqu'à 200 t/ha pour la patate et le taro.

Figure 9.1 Calendrier des récoltes do quelques produits végétaux en Papouasie-Nouvelle-Guinée

TABLEAU 9.2 Moyenne des rendements, prix et recettes brutes par hectare des plantes-racines et des céréales dans les pays en développement à économie de marché

  Rendement1
(t/ha)
Prix2
($ U.S./t)
Recette
brute
3
($ U.S./ha)
Pomme de terre 10,9 142 1 500
Igname 9,0 1 63 1469
Patate 7,1 89 629
Manioc 8,8 70 613
Taro 4,2 123 514
Riz 2,2 170 366
Blé 1,5 148 217
Maïs 1,5 119 177
Sorgho 1,0 123 117

1Rendement: chiffre moyen estimatif pour 1979-l 981 (FAO, 1982).
2Prix: moyenne pondérée des prix sortie d'exploitation pour 1977, fournie par l'Unité des données de base de la FAO (inédit),
3Recette brute: rendement multiplié par le prix
Source: Horton et t al. 1984.

La création d'instituts internationaux, tels que le Centre international d'agriculture tropicale, l'Institut international d'agriculture tropicale et le Centre international de la pomme de terre, qui ont pour mandat de mener des recherches sur ces racines, devrait rendre les gouvernements plus conscients de leur importance économique et nutritionnelle et porter à la formulation de politiques propres à encourager leur production et leur consommation.

Tableau 9.3 Cultures vivrières les mieux classées pour ce qui est de la production de matière sèche par hectare et de la production d'énergie alimentaire et de protéines par hectare et par pur dans les paya on développement a économie de marché

Production de
matière sèche

Production
d'énergie

Prodoction,
de protéines

Culture t/ha Culture mj/h/jour Culture kg/ha/jour
Manioc 3,0 Pommes de terre 216 Choux 2,0
Ignames 2,4 Ignames 182 Grosses fèves sèches 1,6
Pommes de terre 2,2 Carottes 162 Pommes de terre 1,4
Patates 2,1 Maïs 159 Pois secs 1,4
Riz 1,9 Choux 156 Aubergines 1,4
Carottes 1,7 Patates 152 Bié 1,3
Choux 1,6 Riz 151 Lentilles 1,3
Bananes 1,5 Blé 135 Tomates 1,2
Blé 1,3 Manioc 121 Pois chiches 1,1
Maïs 1,3 Aubergines 120 Carottes 1,0

Rendement: FAO (1982) et FAO (inédit). Cycle végétatif: FAO (1981) et Goering (1979). Partie comestible matière sèche et composition des aliments: Département de l'agriculture des Etats-Unis (1975) et INCAP (1961). Source: Horton et al. 1984.

Obstacles à la production

Les racines sont constituées à peu prés pour les deux tiers d'eau. Leur caractère périssable et les problèmes de transport rendent donc difficile leur commercialisation Des altérations appelées «nervures vasculaires» se produisent dans la couleur du manioc qui devient bleu ou marron en 24 heures Après deux jours, il commence à pourrir sous l'action de champignons et de bactéries (Booth, 1974). Quand aucune mesure n'est prise pour la transformation ou le stockage des ignames et du manioc, ces tubercules doivent être consommés immédiatement aprés la récolte sur le lieu même de production. L'éloignement des marchés urbains et le mauvais état des routes de campagne signifient souvent que l'agriculteur doit accepter les bas prix offerts par les intermédiaires. Une autre solution serait de construire des entrepôts sur les lieux de production.

Tableau 9.4 Comparaison des prix de détail de quelques végétaux pour 100 calories en Océanie, 1982-1984

        Moyenne
1982 1983 1984 1982-1984
(Cents australiens pour 100 calories)
Patates 3,9 4,3 2,3 3,5
Taro 5,7 8,5 6,4 6,9
Riz (usiné) 2,5 2,4 2,1 2,3
Farine de blé 1,7 1,8 1,9 1,8

Source: FAO, 1987b.

La culture de certaines plantes-racines nécessite une main-d'oeuvre importante. Défricher la terre, sarcler, planter, mettre des tuteurs comme dans le cas de l'igname, et récolter une fois ou deux, tout cela demande des bras. Les femmes, qui sont déjà très occupées à leurs tâches domestiques, assurent aussi une grande partie des activités agricoles. On fait repousser les ignames et les pommes de terre à partir de tubercules déjà récoltés. L'emploi de petits plants d'igname réduit parfois les rendements, c'est pourquoi une partie de la récolte, à peu prés un cinquième, est généralement mise de côté pour être replantée. En supposant un rendement de 12,5 t/ha et en prenant cinq comme multiplicateur, on peut avoir jusqu'à 2,5 t/ha réservées à la replantation (Onwueme, 1978). Pour la plupart des racines, le multiplicateur est bas par rapport aux céréales comme le mais ou le sorgho blanc qui ont un multiplicateur de 70 à 80. Certaines racines comme le manioc ont besoin de plus d'un an pour arriver à leur pleinc maturité, et les coûts de manutention sur les marchés sont élevés. Quand la production de racines n'est pas mécanisée, les coûts de production sont également élevés. Dans certaines régions, les racines les plus demandées sont plus chères que les céréales, particulièrement si ces dernières sont importées à bas prix (tableau 9.4).

Il existe d'autres obstacles à la production parmi lesquels des problèmes biologiques liés aux maladies et aux ravageurs. Parmi ceux-ci, la cochenille et les maladies virales du manioc, les virus de la patate, les nématodes des racines et les charançons. La multiplication végétative des racines à partir de matériel de plantation local accroît le risque de transmission des maladies.

En agriculture de subsistance, les exploitations sont petites et les intrants limités. Dans certains pays, l'individu ne peut pas compter sur la terre qu'il cultive pour vivre, car elle appartient aux chefs, aux propriétaires fonciers ou à l'Etat. Les pressions exercées sur les terres agricoles à cause de l'accroissement démographique ont entraîné un raccourcissement des périodes de jachère et donc un appauvrissement des sols. Les systèmes d'exploitation traditionnels comportent des cultures intercalaires. Cela permet d'utiliser à plein régime la main-d'œuvre familiale pendant toute la campagne et donne quelques garanties contre les mauvaises récoltes, mais cela ne conduit pas à une augmentation des rendements pour chaque culture.

En général, les services de vulgarisation s'occupent uniquement des cultures de rente et des céréales. Les petits agriculteurs ne profitent pas des activités de recherche et de développement limitées concernant les racines. L'infrastructure de commercialisation et de distribution n'est pas très développée de sorte que l'agriculteur est peu disposé à élargir la superficie qu'il consacre aux racines, et en l'absence de services de crédit pour les engrais, les insecticides et les pesticides, il obtient des rendements limités. Le rendement moyen de l'igname s'élève à environ 14 pour cent seulement du potentiel productif avec des intrants suffisants et dans des conditions optimales. Le meilleur moyen de stimuler la production des racines et des tubercules sera d'établir un marché garanti, en encourageant les industries de transformation dans la mesure où elles s'appuient sur des principes économiques rationnels et sont en harmonie avec le développement national général.

Conclusion

Les racines sont des composants essentiels du régime alimentaire dans de nombreux pays. En Afrique tropicale, on a estimé que 37 pour cent de l'énergie alimentaire est fournie par le manioc. Les racines sont à même de fournir plus d'énergie alimentaire par hectare que les céréales, et certaines d'entre elles, comme le taro et le manioc, peuvent être cultivées en zones tropicales tout au long de l'année, afin de renforce la sécurité alimentaire. Cela est particulièrement important durant la période qui précède la récolte des céréales, quand d'autres aliments sont chers ou inaccessibles.

Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une nation doit produire les denrées qui lui procureront des avantages naturels et économiques. Pour de nombreux pays en développement, les plantes-racines offrent des avantages et des possibilités considérables.

De nombreux pays à déficit alimentaire sont obligés d'importer de grandes quantités de céréales pour couvrir les pénuries locales. Au niveau national, les paiements pour les importations vivrières grèvent lourdement les réserves de devises. L'accroissement de la production et de la consommation des aliments de base produits localement comme les racines, les tubercules et les plantains, augmentera les disponibilités alimentaires et élargira la gamme des aliments de base au niveau des ménages et à celui du pays.

La mise au point pour les marchés urbains d'aliments prêts à consommer à bas prix relèvera les revenus des ménages et stimulera la consommation et la demande de ces aliments précieux.


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